Vietnam: le départ

10h30, c’était l’heure à laquelle notre avion décollait. En me réveillant ce matin là, je n’étais pas aussi stressée que je l’aurai pensé, je n’avais pas encore peur, ce voyage étant resté si longtemps un projet que j’avais de la peine à me dire ça y est, j’y suis. J’ai bouclé mes valises, couru après mes chats pour prendre quelques dernières photos afin décorer ma future petite chambre de bénévole, dis au revoir à ma famille, et voilà, j’étais partie.

La première « épreuve » de ce voyage fut de faire passer ma valise de 25,6kg sur 23kg autorisés, épreuve accomplie grâce à un grand sourire. Ma valise s’en alla pour la soute, et moi pour la sécurité. Evidemment, l’on vida ma petite valise à main – apparemment cinq pots de vaseline, ça ne passe pas inaperçus, j’ai fait l’expérience – ne vous posez pas trop de questions, cette vaseline était un cadeau.

Le vol  Genève-Paris ne dura que quarante-cinq minutes, en revanche celui pour Hanoi dura dix heures, en plus de l’heure attendue que l’avion ne se décide à décoller. Mais! Heureusement, j’avais tout prévu: des somnifères… qui n’ont eu aucun effet. Enfin, si, mais uniquement deux heures. Ce fut après huit heures d’insomnies, trois films et deux repas que je ne commenterai pas que j’arrivai à Hanoi avec mon amie, tel des zombies. Mon kit de secours – un shampoing sec, un parfum et un déodorant – me rendit présentable pour rencontrer la famille de Anne, soit douze personnes qui nous ont foncé dessus pour porter nos valises et nous offrir des bouquets de fleurs pleins de couleurs et de paillettes.

Le voyage continua dans le minibus surchauffé de la famille, trajet qui dura encore deux heures. Avant que les rideaux ne soient fermés pour se cacher du soleil, j’eu le temps d’apercevoir des paysages verts, la nature qui se mêlait à la ville, des travaux à chaque coin de rue et une circulation monstrueuse. De temps à autre, les membres de la famille de mon amie lui posaient des questions sur mon âge, demandaient comment cela se faisait que je sois aussi grande, ou encore que mes cheveux étaient jaunes.  En arrivant au village, j’étais couverte de paillettes, qui tombaient du bouquet que j’ai tenu dans mes mains durant tout le trajet. L’arrivée dans la maison de la famille fut plutôt stressante: encore une vingtaine de personnes nous attendaient. Tout ce que je faisais, c’était de dire bonjour et de sourire. La maison n’était pas encore terminée, les murs étaient gris, le sol en béton et la seule lumière était celle provenant de l’entrée. On nous montra notre chambre, qui elle, était la pièce « terminée » de la maison: les murs étaient bleu ciel, le lit couvert de draps verts et une climatisation rafraîchissait au mieux la pièce. Nous voulions nous reposer, seulement quatre enfants, après avoir découvert l’iPad de Anne, ont décidé de regarder un film sur notre lit. Pas de repos pour le moment.

A midi, le repas était prêt, et je pris mon premier repas « local », c’est-à-dire assise sur le sol, entourée de la fraction de la famille de Anne, qui mangeaient là pour fêter son retour. Je sais désormais que mes jambes ne supportent pas que je reste assise une heure sur le sol, courbée pour manger.

« Mange, mange! » me disait une tante, en me pointant la nourriture de ses baguettes. « Santé, merci beaucoup! » me criait un oncle en me tendant son verre et en me serrant la main. La quarantaine de personnes présentes était séparée en fonction de l’âge et du sexe. Je faisais partie des enfants. Chaque « partie » avait son repas, composé de 7 petits plats disposés au milieu du cercle. De cette façon, chacun prend ce qu’il souhaite manger au fur et à mesure. Une fois le dessert terminé – des fruits dont je ne connaissais même pas l’existence – , les hommes se mirent à boire, et nous pûmes monter dans notre chambre et finalement faire une longue sieste de deux heures.

A l’heure où j’écris cet article, la journée n’est de loin pas encore terminée, et les rues du village sont encore bien vivantes. Des enfants qui crient, des chiens qui aboient, des voitures qui klaxonnent ou des chats qui miaulent, voilà ce que j’entends sans arrêt, sans compter une langue que je ne comprends pas. Mais tout ceci fera partie de mon quotidien durant cinq mois, et j’ai déjà l’impression de m’y habituer, ce qui me semble être plutôt une bonne nouvelle.

 

 

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Commentaires (2)

  1. Olivier

    Joli résumé de ton départ, nous te souhaitons plein de belles expériences. Gros bisous.
    Famille Clément

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  2. Isabelle

    Ma bien chère Mélissa! Quel plaisir que de lire ton blog! Je suis très heureuse que tout se passe très bien et quel chance tu as de découvrir ce magnifique pays et cette autre culture. Je pense souvent à toi et me dis que cette expérience est un vrai cadeau de la vie! Profite à fond et je te souhaite le meilleur encore pour la suite! Mille pensées et gros becs. Isabelle ta marraine!

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