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Guide de survie au Vietnam

Le titre de cet article peut paraître un peu fort. Survivre? Le Vietnam est donc si dangereux?! Eh bien, pour être honnête, c’est l’impression que j’avais, parfois, lorsqu’on me donnait des conseils, avant mon départ. Ne mange pas ci, ne t’habille pas comme ça, ne bois pas ça… Et oui, effectivement, certaines choses sont à éviter, comme par exemple la viande crue. En revanche, j’ai entendu beaucoup de recommandations qui finalement ne m’ont servie à rien…

Premièrement, je tiens à préciser qu’en arrivant à Hanoi, j’ai découvert une ville à laquelle je ne m’attendais pas. L’on m’avait dit: « Tu verras, les gens voyagent sur le toit des bus, sur le toit des trains… c’est fou! ». Oui, cela se faisait, mais plus maintenant. D’après une amie qui vient tous les trois ans, le Vietnam, du moins les villes, ne cessent d’évoluer, et cela très rapidement, surtout au niveau technologique. Avoir internet est maintenant basique pour tout le monde, même dans la montagne la plus reculée. Vous ne trouverez pas meilleur wifi quand dans un restaurant perdu dans la campagne à Sapa. Par contre, évitez de manger des légumes en salade. C’est la seule recommandation que je peux vous faire.

Passons maintenant aux « conseils » que j’ai entendu (conseils évidemment bienveillants, mais qui s’avèrent ne pas toujours être correctes!)

Conseil numéro 1: Ne bois pas d’eau du robinet 

Effectivement, il ne faut jamais, jamais boire d’eau du robinet! L’eau qui coule dans les tuyaux du Vietnam n’est pas potable. Elle est donc utilisée pour la vaisselle, la douche, le lavabo, et également pour cuisiner, car une fois bouillie, plus de danger! Je n’ai évidemment pas entendue cette recommandation uniquement en Suisse. Chaque maison, ici, possède un filtre. C’est en général un autre robinet, plus petit. C’est de ce robinet que vient l’eau potable. Car non, les vietnamiens n’ont pas un système immunitaire plus solide que le nôtre, ils ne peuvent pas non plus boire l’eau potable. Du coup, dans les restaurants, est-ce sûr de commander de l’eau? Oui! Soit l’on vous amènera une bouteille d’eau fermée avec un plastique (oui, toutes les bouteilles neuves sont fermées de cette manière), soit l’on vous amènera un verre d’eau et vous vous direz certainement « Seigneur! puis-je boire cette eau?! Essayerait-on de m’empoisonner?! » Non, personne n’essaie de vous empoisonner. Oui, vous pouvez boire cette eau. Comme cité plus haut, même les familles les plus pauvres ont un filtre et savent qu’il ne faut pas boire l’eau du robinet, sous peine de tomber malade. Les touristes, dans ce pays, sont très importants pour le développement. Jamais on n’essayera sciemment de vous faire tomber malade. Mais si vous avez le moindre doute, commandez une bouteille d’eau, là vous ne courez strictement aucun risque! Vous remarquerez vous même que si le restaurant ou le café en question n’ont pas de filtre, ils vous amèneront automatiquement une bouteille d’eau.

Conseil numéro 2: Ne prends pas de glaçons dans tes boissons

Cette rubrique est en quelque sorte la suite de la première. Pas de glaçons, car l’eau peut ne pas être potable. Mais, après désormais 3 mois passés ici et environ 50 glaçons fondus dans mes boissons, je n’ai jamais eu de problèmes, pour les mêmes raisons citées au point 1. Personne n’essayera de vous faire tomber malade. Si vous regardez autour de vous, vous qui êtes assis dans ce café vietnamien et vous demandez « Puis-je boire cette boisson? », vous remarquerez que la clientèle locale a également un glaçon dans son verre. Et à moins qu’il n’y aie deux congélateurs, un noté « étranger » et un noté « local », vous êtes sur le point de boire la même chose que ces clients vietnamiens. Si vous êtes malade, ils seront malades, et aucun de vous ne reviendra jamais dans ce café, et je doute que c’est ce que le patron souhaite. Vous n’êtes évidemment pas obligés de prendre des glaçons bien sûr. En cas de doute, demandez une boisson sans glaçons ou sortez tout simplement le glaçon de votre verre.

Conseil numéro 3: Ne porte pas d’habits courts

Comme vous devez le savoir, la température ici, du moins au Nord, est plutôt élevée. Elevée et très, très humide. Je dois avouer que ces jours, le climat est meilleur, il fait plus frais. 30 degrés, nuages prédominants. Lorsque je suis arrivée en août, il faisait 46 degrés. Sans nuages. Autant vous dire que je vénérais la climatisation. Alors lorsque j’ai entendu « Ne porte pas d’habits courts! », je me suis un tant soit peu inquiétée. Alors oui, pour aller enseigner, il faut cacher ses genoux et ses épaules ( au bout de deux mois, j’ai tenté le short pas trop short et personne ne m’a encore arrêtée… ). Pour visiter une pagode ou un temple, il faut cacher ses genoux et ses épaules. Et finalement, pour visiter la très touristique mausolée de Ho Chi Minh, il faut évidemment cacher ses genoux et ses épaules. Tout cela en signe de respect (du moins pour les pagodes, les temples et la mausolée). En revanche, lorsque vous sortez dans la rue en bon citoyen de Hanoi, vous remarquerez que les locaux portent des shorts, des pantalons déchirés, ont les cheveux teints… En gros, ne vous prenez pas la tête! Il fait chaud, habillez vous comme vous le souhaitez, du moment que vous ne sortez pas à poil.

Conseil numéro 4: Ne mange pas de viande crue ni de légumes crus/fruits pas pelés 

Effectivement, évitez la viande crue! De toute manière, ce genre de plat est il me semble plutôt rare ici. Ne commandez simplement pas un tartare au restaurant. Il m’est arrivé, il y a deux mois de cela, de manger un Pho (plat traditionnel) contenant de la viande un peu rouge (car c’est de cette façon que le plat se sert) et je suis toujours sur cette planète, j’en déduis donc que la viande était bonne… Mais c’était une erreur! Vous ne savez jamais, ne prenez donc pas le risque. Concernant les légumes crus, il m’est aussi arrivé d’en manger, cette fois-ci à Sapa, et comme récompense j’ai été… malade! Mauvaise idée… Evitez les légumes crus! Par rapport aux fruits non pelés, je dois dire que je mange très peu de fruits en dehors de la maison dans laquelle j’habite. Il m’est arrivé de manger des fruits dont je ne connais pas le nom, fruits qui se mangent sans se peler, et je n’ai pas eu de problème non plus… Maintenant, tout dépend des endroits! Hanoi est réputée pour être très sûre au niveau de la nourriture, en revanche Sapa, qui se situe dans les montagnes, pas du tout! Vous n’êtes pas certains de ne pas être malade, même en mangeant au restaurant… Bref. Renseignez vous sur les endroits, mais évitez de manger ces trois aliments si vous voulez être certains de ne pas être malade!

Conseil numéro 5: Le conseil que j’ai entendu ici même, soit « ne va pas chez le coiffeur ici »

Pourquoi? Simplement parce que ce ne sera pas des bons produits, ce ne sera pas bien fait. Voilà ce que j’ai pu entendre lors de ma première semaine ici. Et me voilà, deux mois plus tard, demandant à une amie vietnamienne vivant à Hanoi: « Connaitrais-tu un bon coiffeur à Hanoi? ». Et me voilà, avec toujours des cheveux sur la tête et la couleur que je voulais. Les habitants de Hanoi vont eux aussi chez le coiffeur. Il existe, comme dans toutes les villes du monde, des bons et des mauvais coiffeurs. Le fait qu’il se situe à Hanoi ne veut pas forcément dire qu’il est mauvais. L’avantage, ici, c’est qu’il est possible d’obtenir de très bons services en ne payant pas cher du tout. Le deuxième exemple est mon tatouage. Je me disais aussi, « attends d’être en Suisse, c’est pas très propre ici », avant qu’un ami venant du Vietnam ne me dise, un peu énervé « Tu sais, le Vietnam n’est pas le pays le plus pauvre au monde! ». Alors me voilà avec un tatouage bien fait, bien cicatrisé, propre. Oui, la tatoueuse portait des gants, oui, elle a pris des aiguilles neuves à chaque fois. Je n’ai payé que 20 dollars.

C’est vrai, je suis arrivée ici pleine de préjugés. Mais le Vietnam est un pays qui se développe apparemment à vitesse folle, alors n’ayez pas peur de la saleté, de la mauvaise nourriture, des mauvais services. Car oui, vous pouvez en trouver. Comme dans n’importe quelle ville. Le tout est de se renseigner, de demander l’avis de locaux, et surtout de réfléchir avant d’assumer un fait.

Et dernière chose, n’ayez pas peur des restaurants de rue lorsque vous êtes en ville, vous ne risquez rien, à part découvrir des plats typiques délicieux à 20’000 dong l’assiette, soit 86 centimes de franc suisse!

Vivre à Hanoi?

Je parle de la baie d’Halong, de Hue… Mais et Hanoi? La ville dans laquelle je vis depuis deux mois maintenant? Commençons par mon voisinage, qui est en fait en banlieue, à environ trente minutes en voiture du centre.

Lorsque j’y suis arrivée, il y a deux mois, la première chose qui m’a choquée était le regard des gens. Non que ces regards soient mauvais ou méprisants, mais les gens regardent, sans arrêt, peu importe la manière dont vous êtes habillés ou que vous parliez plus fort que tout le monde. Mais alors pourquoi regardent-t-ils? Parce que les étrangers fascinent, ici. D’autant plus que c’est un petit voisinage. Alors oui, au départ, c’est frustrant, on se demande ce qu’on fait de faux, pourquoi continuent-il à regarder comme cela… Mais je dois dire qu’au fil du temps, on s’y habitue. Au fond, il n’y a rien de mauvais là dedans. Au contraire, vous devriez voir leur sourire lorsqu’on répond à leurs « Hello! » ou lorsqu’on leur serre la main. Il est aussi important de faire l’effort d’essayer de parler vietnamien, lorsqu’on achète quelque chose, par exemple. En bref, c’est nous les étrangers ici, alors il est normal de s’adapter à leurs manières de faire, et non l’inverse!

Après le petit voisinage de Pham Than Duat, je vais tenter de parler de Hanoi, du vrai Hanoi, c’est à dire du centre. Oui, tenter. Comment décrire cette ville… Bruyante? Désordonnée (du moins, de notre point de vue à nous, les occidentaux)? Sale (je ne suis pas d’accord avec ce point-là)? Surpeuplée? En bref, légèrement agressive quand on s’y aventure pour la première fois. Les vieux quartiers, autrement dit le centre du centre, sont un labyrinthe de rue étroites, dont les trottoirs n’ont d’autre utilité que de servir de parking à scooter, nous poussant nous, êtres humains, à risquer nos vies sur la route, sur laquelle roulent d’autres scooters, et d’autres fois des voitures qui ne s’arrêteraient même pas si elles voyaient un chaton prêt à passer sous leurs roues. Oui, dit comme ça, Hanoi ne semble pas être une destination à choisir si l’on veut se relaxer. Et effectivement, je ne la conseillerai pas si vous recherchez le calme et la sérénité. À moins que la douce mélodie des klaxons toutes les cinq secondes ne vous calme.

Pourtant, j’aime aller au centre ville. J’aime voir le lac de Hoan Kiem de nuit, illuminé. J’aime tomber sur des petits magasins tout à fait par hasard, ou marcher des heures parce que je me suis perdue. J’aime m’assoir aux tables des restaurants de rue, même si j’ai l’air d’une géante sur ces tabourets de trente centimètres (conseil d’ami: n’allez jamais aux toilettes de ces restaurants de rue). C’est tout simplement dépaysant. Même les rats sont différents ici (mais non, il n’y en a pas tant que ça).

En revanche, il faut avoir l’esprit ouvert avant de décider de venir au Vietnam. Tout le monde ici ne parle pas anglais, il est possible de voir un corps de chien entier griller sur une broche, et tout le monde essayera de vous arnaquer à la première occasion, car nous sommes si naifs, nous les étrangers (après deux mois, on me la fait plus, et vous devriez voir la tête des taximan quand je leur dit que je connais le vrai prix). Ne vous plaignez pas parce qu’il y a trop de bruit, n’attendez pas que le feu passe au vert pour traverser parce que rouge et vert ne sont que des couleurs ici, et n’attendez pas non plus qu’il n’y aie plus de véhicule sur la route pour traverser, car vous risquez d’attendre très longtemps. Ne vous énervez pas si un groupe de personnes vous dépasse dans une queue, jouez simplement des coudes, poussez, souriez, et reprenez votre place sans faire d’histoire. La meilleure façon de vous imposer ici est de sourire, et non d’hausser la voix!

Je pourrai encore vous parlez de toutes les destinations touristiques d’Hanoi, comme les temples, la mausolée d’Ho Chi Minh, les musées… Mais si vous cherchez le dépaysement, l’inconnu, allez louer un scooter, lancez vous dans la circulation de Hanoi, perdez vous dans les vieux quartiers, asseyez vous dans des restaurants de rues et commandez des plats qui ne vous coûteront pas plus de deux francs, mais qui seront dix fois meilleurs que les plats cuisinés à la manière occidentale, qui eux coûteront quinze fois plus cher!

Après vivre à Hanoi, enseigner à Hanoi.

Depuis maintenant deux mois, j’enseigne dans deux écoles différentes: Nghia Tan, une école primaire privée, et Soci Hub, une association proposant des « community classes » destinées aux adultes, deux écoles dans lesquelles je donne des cours de français basique.

Commençons par les enfants. Comment les décrire… Turbulents? Non, ce mot est trop faible…

Je dois dire que j’ai été surprise de voir certains comportement. Avant de venir au Vietnam, j’avais l’impression que les enfants auraient une notion du respect que je ne vois pas toujours en Suisse. Eh bien, je me trompais. Non que les enfants soient des monstres, loin de là! Mais… Le français n’est pas leur intérêt premier dans la vie. Et ils ne se gênent pas pour me le faire comprendre. Pourtant, j’aimerais tellement être une bonne prof, une prof avec laquelle ils sont contents d’aller en cours… En fait, j’ai l’impression qu’ils m’aiment bien ces temps, depuis que je leur montre comment faire des décorations d’Halloween. Et après Halloween vient Noël. Peut-être qu’ils m’aimeront bien encore un petit moment.

Concernant la « community classe », à laquelle je donne deux cours par semaine, j’adore tout simplement passer du temps avec eux! Ce sont des adultes, entre 18 et 44 ans, et la différence avec les enfants est tout simplement énorme. Ils sont curieux, posent des questions, prennent des notes, révisent… En fait, plus j’avance dans cet article, plus je me rends compte à quel point j’étais moi même passive en classe, et désormais je me sens légèrement coupable par rapport à certains de mes professeurs…

En bref, ces cours m’apportent tout de même énormément, ils m’aident à mieux m’exprimer en publique, à mettre rapidement de l’ordre dans mes idées, et à être plus créative.

Finalement, je conseille ce genre de voyage à toute personne qui l’envisage! Personnellement, je n’ai jamais rien fait d’aussi enrichissant. Le choc culturel peut être fort au départ, mais on s’y habitue plutôt vite, et l’anarchie organisée de Hanoi ne vous fera que plus apprécier des endroits comme la baie d’Halong ou Sapa! D’ailleurs, il y a un mois de cela, en rentrant de la baie d’Halong, je suis arrivée à Hanoi avec un sentiment de légèreté, et à ma grande surprise, j’avais l’impression d’être rentrée à la maison!

 

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La baie d’Halong

La baie d’Halong signifie littéralement « là ou le dragon descend sur la mer » .

La légende raconte qu’un dragon serait à l’origine de ces paysages merveilleux que forment les montagnes dans la mer. Un dragon se serait un jour précipité dans l’eau, et se débattant, aurait entaillé les montagnes avec sa queue. Plongeant ensuite dans l’eau, celle-ci serait montée, ne laissant apparaître uniquement les plus hauts sommets.

Il n’y a rien a écrire sur la baie d’Halong, tout simplement parce que cet endroit est indescriptible, à couper le souffle. Voici donc des photographies, qui en diront bien plus qu’un long texte.

 

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Ces deux dernières photographies ont été prises sur l’archipel de Cat Ba, la plus grande île de la baie d’Halong (300km carrés). Après un trekking de 800 marches d’escalier dans la jungle, nous sommes arrivés au sommet d’une des montagnes de l’île. La vue depuis ce sommet vaut bien les 800 marches! Et finalement ce gros lézard, qui ne s’est pas alarmé une seule seconde du passage de 15 touristes et qui a accepté de poser pour quelques photos 😀

 

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N’oubliez pas de cliquer sur les images pour les afficher dans leur taille et leur qualité réelle 🙂 

Le mal du pays, ou « le petit coup de mou »

Les premières semaines ici étaient vraiment magiques. Je voulais sortir, découvrir, je me sentais tellement légère, sans aucune contraintes. Seulement, au fil des semaines, je me rends compte que l’enseignement n’est vraiment pas ma passion. Les enfants sont mignons, ils sont actifs quand le sujet les intéresse, c’est à dire une fois sur 5. C’est vraiment difficile de trouver des sujets captivants, qui plairont à tous.

Donc, j’ai commencé à me réveiller le matin en me disant: « Oh non… » puis peu à peu j’ai perdu mon enthousiasme. Je parle moins, je ris moins. Puis je suis allée faire mon premier tatouage. Et là, deux jours plus tard, les doutes sont arrivés.

« Est-ce que j’ai bien fait? » « Est-ce qu’il est joli? » « Il y a quelques défauts par rapport au dessin original… » « Est-ce que je vais l’aimer toute ma vie? »

Pourtant cela fait 3 ans maintenant que je rêve de me faire tatouer. Et un petit chat, dans le style encre de chine, ça me paraissait original et le chat a beaucoup de significations pour moi. Beaucoup me disent qu’il est vraiment joli, délicat, simple, artistique, qu’il me correspond (oui tout le monde connaît mon amour démesuré pour les chats). Et c’est vrai qu’il est joli. Mais c’est à ce moment qu’entrent en jeu mes « crises d’angoisses ». Cela fait maintenant 5 ans que j’en ai, au moins une fois par année. Et dés que je ne me sens pas bien, incertaine, il suffit d’un élément déclencheur (ici, le tatouage) et je tombe dans une crise de panique perpétuelle. J’ai la gorge serrée, la tête qui bourdonne, les mains qui tremblent, des questions qui tournent sans arrêt dans ma tête. Le pire, c’est de dormir, car je sais qu’au réveil mes angoisses vont recommencer et que je vais me réveiller avec le coeur qui bat trop vite et un stress que je n’arrive pas à gérer.

Alors pour me rassurer, je me dis: « Au pire, je peux toujours le faire enlever, ce tatouage… ». Et oui, je peux. Mais pas avant de partir en Afrique du Sud, car je n’ai que deux semaines en Suisse. Alors ma tête me dit: « Ce tatouage a déclenché tes crises au Vietnam, peut-être qu’il les déclenchera aussi en Afrique. » Oui, je sais, c’est compliqué.

J’ai l’impression de traverser un tunnel sans fin. Je me souviens des premières semaines ici, pendant lesquelles j’ai ressenti un tel bonheur et un tel soulagement, et maintenant, c’est l’opposé. Je me sens oppressée et je ne sais pas comment faire pour me calmer. Je ne trouve de réconfort nulle-part, même dormir ne me soulage pas.

Comment faire pour retrouver l’état dans lequel j’étais au départ? Juste respirer, et attendre que la crise ne passe? Mais c’est tellement fatiguant… Je m’en veux d’être aussi sensible. Je m’en veux d’avoir des angoisses ici, au Vietnam. Je me sens… démunie. Déprimée.

Le pire, c’est que demain, c’est mon anniversaire. Mon 20ème anniversaire, et je vais le fêter ici, au Vietnam. Et je ne me sentirai pas bien. Alors là, ma tête me dit: « C’est à cause du tatouage.. » et « tu devrais le regretter… ». C’est un cercle vicieux dont je n’ai pas encore trouvé la sortie. Et cette fois, je ne suis pas à la maison, je n’ai pas mes repères, je ne trouve rien pour me calmer. Je passe mon temps à comparer l’image originale et mon tatouage, même si cela ne changera rien, et même si cela le rend plus unique. Quand je regarderai ce tatouage dans 10 ans, je penserai à ce voyage, mais aussi à d’autres souvenirs qui sont précieux pour moi. C’est comme cela que je devrais penser.

Voilà, écrire ce texte me serre la gorge et me fait monter les larmes aux yeux, mais ce voyage n’est pas que bonheur et découverte, comme je l’aurai pensé, comme je l’aurai voulu.

 

Hue, ancienne capitale impériale du Vietnam

28.08.2015

 

Aujourd’hui, j’ai pris le bus de nuit direction Hue,ancienne capitale impériale, au centre du Vietnam. Etant donné que nous avions douze heures de trajet à faire, j’étais plutôt inquiète à propos du voyage, mais en fait, les bus de nuit ici s’appellent les « sleeping bus » et ce ne sont pas des sièges mais des lits. Les douze heures passèrent donc plutôt rapidement, et à 8h30 du matin, nous étions arrivés. Après avoir évité une vingtaine de personnes voulant absolument nous emmener dans leurs hôtels nous sommes partis explorer la ville, en commençant par le tombeau impérial de l’empereur Tu Duc, lieu également appelé Khiem Lang.

L’empereur Tu Duc fut le quatrième souverain de sa dynastie et régna durant 35 ans. Khiem Lang, de son vivant, lui servait de villégiature, en effet l’empereur a dessiné lui-même les plans de ce site, situé au milieu d’une forêt de pins. À sa mort, il fut enterré dans ce lieu, ou du moins fut sensé être enterré dans ce lieu. En effet, l’endroit où l’empereur repose reste un secret.

La visite commence par le palais de l’humilité, auquel nous accédons par un portail monumental constitué de trois portes.

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Palais de l’humilité

La visite continue par la cour d’honneur, laquelle est entourée de deux rangées de mandarins civils et militaires, ainsi que de chevaux et d’éléphants.

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Nous arrivons ensuite dans la cour d’honneur, qui comporte une stèle en son milieu. Cette stèle comporte l’histoire de l’empereur Tu Duc, écrite par lui-même.

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Derrière la stèle se trouve le tombeau de l’empereur Tu Duc, entouré d’un mur précieux, protégeant le défunt des mauvais esprits.

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L’exploration de Hue continua dans la citadelle, dans laquelle se situe l’ancienne cité impériale. Cette dernière est constituée de la cité jaune impériale ainsi que de la cité pourpre interdite.

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(Pour afficher une photo dans sa taille réelle, il suffit de cliquer dessus)

Sources texte: http://photos.piganl.net/2010/VIETNAM/hue/tuduc.html

                        https://fr.wikipedia.org/wiki/Hué

Vietnam: le départ

10h30, c’était l’heure à laquelle notre avion décollait. En me réveillant ce matin là, je n’étais pas aussi stressée que je l’aurai pensé, je n’avais pas encore peur, ce voyage étant resté si longtemps un projet que j’avais de la peine à me dire ça y est, j’y suis. J’ai bouclé mes valises, couru après mes chats pour prendre quelques dernières photos afin décorer ma future petite chambre de bénévole, dis au revoir à ma famille, et voilà, j’étais partie.

La première « épreuve » de ce voyage fut de faire passer ma valise de 25,6kg sur 23kg autorisés, épreuve accomplie grâce à un grand sourire. Ma valise s’en alla pour la soute, et moi pour la sécurité. Evidemment, l’on vida ma petite valise à main – apparemment cinq pots de vaseline, ça ne passe pas inaperçus, j’ai fait l’expérience – ne vous posez pas trop de questions, cette vaseline était un cadeau.

Le vol  Genève-Paris ne dura que quarante-cinq minutes, en revanche celui pour Hanoi dura dix heures, en plus de l’heure attendue que l’avion ne se décide à décoller. Mais! Heureusement, j’avais tout prévu: des somnifères… qui n’ont eu aucun effet. Enfin, si, mais uniquement deux heures. Ce fut après huit heures d’insomnies, trois films et deux repas que je ne commenterai pas que j’arrivai à Hanoi avec mon amie, tel des zombies. Mon kit de secours – un shampoing sec, un parfum et un déodorant – me rendit présentable pour rencontrer la famille de Anne, soit douze personnes qui nous ont foncé dessus pour porter nos valises et nous offrir des bouquets de fleurs pleins de couleurs et de paillettes.

Le voyage continua dans le minibus surchauffé de la famille, trajet qui dura encore deux heures. Avant que les rideaux ne soient fermés pour se cacher du soleil, j’eu le temps d’apercevoir des paysages verts, la nature qui se mêlait à la ville, des travaux à chaque coin de rue et une circulation monstrueuse. De temps à autre, les membres de la famille de mon amie lui posaient des questions sur mon âge, demandaient comment cela se faisait que je sois aussi grande, ou encore que mes cheveux étaient jaunes.  En arrivant au village, j’étais couverte de paillettes, qui tombaient du bouquet que j’ai tenu dans mes mains durant tout le trajet. L’arrivée dans la maison de la famille fut plutôt stressante: encore une vingtaine de personnes nous attendaient. Tout ce que je faisais, c’était de dire bonjour et de sourire. La maison n’était pas encore terminée, les murs étaient gris, le sol en béton et la seule lumière était celle provenant de l’entrée. On nous montra notre chambre, qui elle, était la pièce « terminée » de la maison: les murs étaient bleu ciel, le lit couvert de draps verts et une climatisation rafraîchissait au mieux la pièce. Nous voulions nous reposer, seulement quatre enfants, après avoir découvert l’iPad de Anne, ont décidé de regarder un film sur notre lit. Pas de repos pour le moment.

A midi, le repas était prêt, et je pris mon premier repas « local », c’est-à-dire assise sur le sol, entourée de la fraction de la famille de Anne, qui mangeaient là pour fêter son retour. Je sais désormais que mes jambes ne supportent pas que je reste assise une heure sur le sol, courbée pour manger.

« Mange, mange! » me disait une tante, en me pointant la nourriture de ses baguettes. « Santé, merci beaucoup! » me criait un oncle en me tendant son verre et en me serrant la main. La quarantaine de personnes présentes était séparée en fonction de l’âge et du sexe. Je faisais partie des enfants. Chaque « partie » avait son repas, composé de 7 petits plats disposés au milieu du cercle. De cette façon, chacun prend ce qu’il souhaite manger au fur et à mesure. Une fois le dessert terminé – des fruits dont je ne connaissais même pas l’existence – , les hommes se mirent à boire, et nous pûmes monter dans notre chambre et finalement faire une longue sieste de deux heures.

A l’heure où j’écris cet article, la journée n’est de loin pas encore terminée, et les rues du village sont encore bien vivantes. Des enfants qui crient, des chiens qui aboient, des voitures qui klaxonnent ou des chats qui miaulent, voilà ce que j’entends sans arrêt, sans compter une langue que je ne comprends pas. Mais tout ceci fera partie de mon quotidien durant cinq mois, et j’ai déjà l’impression de m’y habituer, ce qui me semble être plutôt une bonne nouvelle.

 

 

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