Avant toutes choses, je dois vous dire que je ne sais même pas par où commencer. Il n’y a aucun mot qui pourrait définir ce que je viens de vivre. C’est surement l’expérience la plus magnifique et merveilleuse que j’ai vécu de toute ma vie. La beauté des paysages, les animaux dans leur milieu naturel, la différence de culture de la communauté Masaï, la pauvreté, la richesse, le vide, la nature…
Je vais essayer de partager le plus précisément possible ce que je viens de vivre, mais aucune photo ni aucun texte ne pourront réellement rendre justice à ce safari.
Jour 1
Le réveil est très difficile. Mon téléphone sonne à 5h45 pour un départ à 6h30. Beaucoup de route est prévu pour rejoindre le parc national de Tsavo West. Le début du trajet est le même que pour aller à l’aéroport de Mombasa. On sort de Diani, on prend le ferry et on subit le trafic et la conduite atroce des habitants de la grande ville. J’apprends que le symbole de Mombasa est une défense d’éléphant. Au milieu de la ville on retrouve un arc posé là en 1958 représentant ce symbole. Une fois sortie de là une grande route s’offre à nous. De chaque côté on retrouve un paysage qui évolue rapidement en direct. C’est clairement nouveau. Il y a beaucoup de forêts et de grands paysages, des champs, des petites maisons aux toits en palmiers ou en taule et finalement des montagnes. On ne croise que de tous petits villages pendant les nombreuses heures qui nous séparent de Tsavo West. Vers 10h, nous nous arrêtons dans un café pour prendre une pause bien méritée pour nous et le chauffeur. Un magasin est également présent. Il y a de tout: des posters, des figurines, des portraits, des bijoux… Il y en a pour tous les gouts et pour une fois, tous est réellement fait à la main.



Vers midi je vois mes premiers zèbres sauvages, 3 adultes et un plus jeune broutant tranquillement sur le bord de la route à quelques kilomètres de Tsavo West. Un peu plus loin nous traversons le pont tragiquement connu pour la mort d’une centaine d’hommes mangés par des lions lors de la construction de la voie ferrée qui relie Mombasa à Nairobi. L’endroit s’appelle Manitas. Un film a été fait ainsi qu’un livre écrit pour raconter cette horrible histoire.

Tsavo West: après avoir payé l’entrée, Joshua nous ouvre le toit et c’est parti pour le début de notre aventure. Nous devons traverser tout le parc pour rejoindre nos lodges situé au milieu de nul part. Je suis excitée de voir mes premiers animaux complètement sauvages pour mon premier safari. La voiture va vite et nos trois têtes sont dehors, les cheveux au vent. La première a repéré un animal est Freya. Elle trouve en premier, le plus compliqué des animaux à observer, le léopard. Une femelle était en train de se reposer sur le sol, ce qui est assez rare, puisque les léopards ne sont en général que dans les arbres. Personnellement je n’ai le temps que de voir son postérieur courir à vive allure dans la direction opposée. Ensuite tout s’enchaine très vite. On observe beaucoup de dikdik, des impalas, des petits kudu et des dizaines d’oiseaux différents.





Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au Ngulia Safari Lodge. Je ne m’attendais pas du tout à ça ! C’est absolument magnifique! J’ai l’impression d’être dans un hôtel 4 étoiles au milieu de la nature kenyane alors que nous avons littéralement pris le moins cher de tous. Sur le place, le repas est une merveille, un service de qualité supérieur, une vue extraordinaire, des fleurs colorées et au parfum adorable. A la fin du repas, on va visiter l’autre côté et la vue est encore plus belle. Je suis face à la plus grande étendue de verdure que j’ai vu de toute ma vie. Du vert sur je ne sais même pas combien de kilomètres. Des jumelles sont placés sur un point de vue et à travers on observe de nombreux rhinos dans le sanctuaire présent dans le parc.




Après s’être installées dans la chambre, avoir fait quelques brasses dans la piscine de 2m40 de profondeur et avoir observé un hyrax profiter également du soleil, nous voilà reparti pour une surprise. Nous pensions que le sanctuaire n’était pas prévu dans notre trajet, mais en fin de compte l’entrée est gratuite et nous roulons à toute berzingue en sa direction. Sur le chemin, le deuxième léopard de la journée passe juste devant la voiture. Mais seul Joshua a pu le voir, car nous étions trop occupées à chercher des animaux bien plus loin. Tout est une question de perspective. Nous croisons également nos premiers éléphants. Ils sont grand, majestueux et impressionnants. Même si j’en ai déjà vu en vrai au parc et ai même eu la chance de travailler avec, les voir dans leur milieu naturel est encore plus merveilleux. Au sanctuaire, nous croisons Sinaï, un mâle rhinocéros de 36 ans installé au bord d’une étendue d’eau. Sur le chemin du retour, on retrouve des zèbres et un énorme éléphant mâle. Il a pris la couleur du sol. Celui-ci est rouge et chargé d’argile. D’après Joshua on peut savoir le parcours d’un éléphant en fonction de la couleur de sa peau car ils passent le plus clair de leur temps à s’asperger de poussière.


















De retour aux lodges, un petit verre s’impose après cette journée chargée en émotions. Je suis toujours sous antibio donc pour moi c’est coca. Par habitude, le staff des lodges place un os de la viande qu’il utilise pour les visiteurs à un endroit stratégique entouré de lumières. Le suspens est à son comble pendant de nombreuses minutes. Nous attendons tous qu’un félin montre le bout de son nez pour venir gouter le festin qu’il lui propose. Finalement au bout d’une vingtaine de minutes de patience, l’animal arrive. C’est un mâle léopard qui prudemment s’approche de son trésor. Le spectacle est assez perturbant. C’est à la fois sympathique de voir un si bel animal se nourrir en direct, mais si c’est peu naturel que ça gâche un peu le plaisir.
Le repas est servi pour nous également, une merveille pour nous papilles qui n’ont plus l’habitude de manger autre chose que ugali et chili. Alors que nous discutons face à nos plats revigorants, notre serveur s’approche de nous pour nous indiquer qu’une femelle léopard est maintenant sur les lieux. C’est impressionnant à quel point cet animal est discret. Nous sommes vraiment proche et pourtant perdu dans nos pensées nous ne l’avions ni entendu ni vu approcher. S’en est flippant!



Jour 2
Je me suis endormie à une telle vitesse hier soir que je n’ai même pas entendu Freya rentrée dans la chambre. Le lit était super confortable et comme nous sommes dans le centre du Kenya et non plus sur la côte, les températures sont bien plus clémentes, presque fraiches pour ma part. J’ai dormi avec mon pull (enfin celui de maman techniquement) et sous la couverture.
Le réveil à 6h pique définitivement, mais c’est pour la bonne cause, je n’ai pas le droit de me plaindre. Le petit dej à peine dans le ventre (pancake et jus d’orange frais s’il vous plait) qu’on est déja sur la route direction Amboseli. La sortie de Tsavo West est marqué par de nombreux changement de paysages. On passe d’une terre ocre à un sol de lave noir. On passe à côté du volcan Cheun (je ne sais absolument pas comment ça s’écrit) et du Chyulu Hills. Le premier a déclenché un ras de marrée de terreur quand il a érupté, laissant derrière lui ce qu’ils appellent ici « la trainée de lave de Satan ». Nous observons à nouveau des éléphants, des zèbres, des impalas, des gazelles, des girafes (dont un bébé), des autruches et également un mâle oryx.











Au milieu de notre parcours, une pause s’impose à Mzima Springs. C’est une oasis naturelle au bout milieu du parc de Tsavo West. On y retrouve beaucoup de petits singes (vervets, sykes), mais aussi des hippos, des crocodiles et beaucoup de poissons qu’on appelle Babel. Il porte une couleur bleu ciel atypique et magnifique. C’est un ranger qui nous permet de visiter le lieu. Il serait bien trop dangereux de s’aventurer au milieu de toutes ces bêtes sauvages sans aucune protection. Le lieu est paisible. On dirait un petit coin de paradis.


















On sort de Tsavo West. Sur les bords des routes aucun câbles électriques, pas de connexion, presque pas de voitures, quelques botoboto, mais les villages sont si éloignés les uns des autres que les trajets doivent être interminables. Beaucoup de personnes se déplacent à pieds. Les chemins sont tracés avec des cailloux sur de la terre rouge, de la verdure et des arbustes ne cachent pas les villageois et leurs habits haut en couleurs. Puis on retrouve des champs et des arbres, des paysans qui travaillent la terre avec pour seul outils leur main.
Anna voulait également que nous faisions une petite pause par un village MasaÎ. C’est ce que nous faisons donc. Nous sommes accueillis par une danse de bienvenu guidé par Siukino ainsi qu’une prière pour que notre safari se déroule pour le mieux, que l’on vive le plus longtemps possible et que nos familles prospèrent. On est invité à prendre place dans le cercle et a dansé avec les femmes. Ma binome s’appelle Léa. Puis, notre guide, Saragi, nous présente sa culture, les maisons, les animaux… Au centre du village se trouve l’enclos des bêtes pour la nuit: ânes, vaches et chèvres se partagent l’espace à l’abris des bêtes sauvages. Ces animaux leur servent pour de nombreuses choses: les ânes portent l’eau jusqu’au village, les ânes et les chèvres sont utilisés pour la viande, les vaches pour le lait et pour se marier. Pour épouser une fille, la dote s’élève à 10 vaches. Les maisons sont construites par les femmes avec un mélange de terre et très solide dont j’ai oublié le nom. Elle sont de très petites tailles car le lieu est frappé par de nombreux vents violents. Il n’y a que deux pièces, la chambre des enfants et la chambre des parents qui sert aussi de salon. Le feu est fait uniquement par les hommes et les femmes le rapportent à l’intérieur de la maison pour pouvoir cuisiner. Il n’y a qu’une seule fenêtre pour évacuer la fumée, le reste du temps, elle est fermée à l’aide de chiffons pour éviter que des serpents rentrent à l’intérieur de la casa. Sur les matelas, il y a de la peau de vache pour ajouter du confort. Une chèvre est gardée à l’intérieur de la maison pendant la nuit pour avoir du lait le matin directement. Le clan Masaï se nourrit uniquement de trois choses: du lait, de la viande et du sang de chèvre. Ni légumes, ni féculents, ni poissons ne sont présents dans le menu. Pour prélever le sang aux chèvres, ils font un garrot pour ne pas qu’elle meurt vidé de son sang trop rapidement.





La langue officiel sur place est la Masaï, mais ils parlent également Swahili et anglais. Raphaël, le docteur, nous présente les plantes qu’ils utilisent pour soigner son peuple. Il a appris la majorité de ses connaissances de son père, mais il est également allé dans une école pour obtenir un diplôme. Les deux plus gros problèmes sont la malaria et les accouchements. Le belifera acacia est utilisé contre la malaria. Il mette l’écorce dans de l’eau bouillante et après plusieurs infusions, le corps le rejette et tu le vomis. Pour les accouchements pas d’hôpital, il y a une sache femme sur place et c’est elle qui est en charge de s’occuper des naissances. Ils utilisent une autre plante pour faire en sorte que le bébé reste de petite taille. Moins de complications sont alors à prévoir si l’enfant est tout petit.


Daniel, le professeur des maternelles nous présente sa classe et les enfants se mettent à chanter ce qu’ils ont appris. Ici, il n’y a pas de feuilles, ni de stylos et très peu de bouquins. Les enfants écrivent sur le sol poussiéreux avec des bâtons et apprennent l’anglais et le Swahili pour pouvoir ensuite entrer dans une école. A la fin du tour nous pouvons acheter des bijoux fait main par les femmes du village, l’argent est soi-disant entièrement reversé pour elles et leurs enfants. Nous sommes par la suite escortés jusqu’à notre voiture par les hommes et c’est reparti !
Au premier croisement (le seul que l’on a croisé depuis des kilomètres), deux routes cimentés cette fois, l’une mène à la frontière tanzanienne, l’autre à Amboseli/Nairobi: notre destination.
Après de très nombreuses heures nous arrivons enfin à notre hôtel: Sentrim amboseli lodges. l’endroit est magnifique (j’ai l’impression que c’est mon nouveau mot préféré). Nous avions eu le droit à un repas à la carte la veille, aujourd’hui c’est buffet à volonté. Repues, Joshua nous propose de prendre une pause. La piscine appelle les filles, pour moi c’est séance bronzage. Le soleil est merveilleusement plus agréable que su la côte, même s’il tape quand même très fort.












Après ce court moment de détente, direction Amboseli. Le parc n’est pas grillagé, ce qui fait que nous pouvons observer les animaux se déplacer en-dehors. C’est le plus petit parc nationale du Kenya avec « seulement » 392km2, mais il est réputé pour être le plus beau de tous. Il a été créé en 1974 et porte également le nom de « empusel »: « plaine ouverte poussiéreuse et salée » en dialecte maa. Le sol est celui de cendre volcanique des éruptions du mont Kilimandjaro il y a un millénaire. Malgré ce qu’on peut penser, cet endroit a toujours été grandement protégé, même avant la création du parc, par les communautés Masaï et ses guerriers. Juste à l’entrée de celui-ci, un panneau indique: « Teach your children what we have taught our children, taht the Earth in our Mother. Whatever befalls the Earth befalls the sons of the Earth. If men spit upon the ground, they spit upon themselves » : « Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné à nos enfants, que la Terre en notre Mère. Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la Terre. Si les hommes crachent par terre, ils crachent sur eux-mêmes. »
A partir de cet instant tout s’enchaine très vite. En à peine deux heures de temps nous avons vu presque tous les animaux que nous étions venus observer. Tout commence par un éléphant solitaire à quelques mètres de la voiture, des lionnes qui se reposent dans des buissons (je suis aux anges!!!), une femelle et quatre jeunes, des hyènes quasiment en plein milieu du chemin, des phacochères, des zèbres, des gazelles, des buffles. Puis vers la fin de notre périple, un troupeau d’éléphants se trouvent juste sur le bord de la route. Ils mangent tranquille et profitent de l’herbe fraiche neuve puisque les premières pluies depuis de deux ans et demi sont arrivées il y a à peine deux mois. Alors qu’on les observe depuis une bonne dizaine de minutes, un se décide à traverser la route et c’est tout le troupeau qui suit. Certains passent littéralement à à peine un mètre de la voiture. On est excitées, silencieuses avec des yeux ronds comme des billes. Maintenant de l’autre côté de la route, on lève la tête, les nuages ont disparu pour laisser place à la beauté du Kilimandjaro. Ce moment est magique et indescriptible tellement il est merveilleux. Mon cerveau est rempli de milliers de choses, d’une centaine d’émotions à la fois. A cet instant, je me sens toute petite et à la fois rempli de bonheur, de joie et d’envie de vivre. Je ne suis même pas sûre d’avoir déjà ressenti cela une seule fois dans ma vie entière. Je me sens comme la plus chanceuse de toutes à ce moment précis. Je pourrais pleurer. Les prières du clan Masaï pour nous offrir un merveilleux safari ont définitivement fonctionnées. Sur le chemin du retour, le casque sur les oreilles car submergée par l’émotion, personne ne parle dans la voiture. Au loin, un groupe de girafes attrapent des feuilles en haut d’un arbre.








































En rentrant j’apprécie ma première vraie douche chaude depuis deux semaines. L’eau me brule la peau mais je n’ai pas envie de bouger de là. Le diner m’appelle (j’ai envie d’œuf à la mayonnaise depuis que je suis arrivée au Kenya !) , puis le feu de camp. Juste avant de rentrer pour dormir, le ciel dégagé, me permet d’observer le plus beau ciel étoilé que j’ai vu de ma vie entière.



Cette journée plus que toutes les autres est gravée dans ma tête je l’espère pour le reste de ma vie!
Jour 3


Réveil au aurore pour le troisième jour d’affilé. Une sortie matinale à Amboseli s’impose. Nous traversons une autre partie du parc où on retrouve un lac. Pendant de très longs mois son niveau était au minimum et à cause du manque de pluie, les animaux souffraient énormément et mouraient. Le parc était un cimetière de crâne et de chair. Heureusement, maintenant que la pluie est revenu, les animaux sont bien moins rachitiques et on ne retrouve plus beaucoup de cadavres sur la route. Il fait tellement froid ce matin qu’on a du mal à sortir notre nez de la voiture.


On observe beaucoup d’oiseaux pendant cette matinée, des hérons, des flamants roses, des plover (oiseau noir et blanc), des aigles et pleins d’autres dont je ne connais même pas les noms.







Nous traversons également un camp abandonné. Anciennement des lodges étaient présents juste à côté du lac, mais la structure n’a jamais été racheté et maintenant le lieu ressemble au tournage d’un film d’horreur. Seuls des babouins sont présents pour rendre ce paysage un peu moins mort, même les arbres sont en décomposition. Avec les filles on since te une histoire dans laquelle on serait des productrices de films d’horreur. Le nôtre s’intitulerais « the baboons zombie apocalypse ». Imaginez le truc: un début de scène avec les maison abandonnées, le décors morbide et les arbres défaillants et puis d’un coup !!! Des babouins zombies qui sortent du décors déterminés à tuer tous sur leur passage. Bon d’accord il faut encore qu’on travaille sur le sénar mais y a déjà de l’idée. On imagine aussi nos vis dans un monde parallèle où on aurait assez d’argent pour racheter ses terres, retaper ses taudis et retransformer ce lieu en quelque chose de grandiose. Finalement on passe notre chemin des idées irréalisables dans la tête. C’est Toujours beau de rêver.



On observe de ce côté des hippo, des hyènes et des cobes .











Puis nous prenons enfin notre petit déjeune tout en haut du plus au point du parc. D’ici la vue est absolument époustouflante. Ca aurait pu être encore plus parfait si Kili ne se montrait pas timide ce matin. Le point de vue nous laisse observer une partie du lac et une énorme partie du parc. On en profite pour prendre le maximum de photos car l’endroit est littéralement paradisiaque. Je fais également la rencontre d’oiseaux gourmands et d’une minuscule araignée sauteuse.













La suite de la matinée est partagée entre des hyènes littéralement à un mètre de la voiture, des éléphants et de nombreuses antilopes/zèbres/impala ainsi que des buffles et des Autruches (que des mâles au passage, aucune femelle en vue).


























Après une courte pause repas de retour aux lodges, nous sommes épuisées et partons faire une sieste. Mais la pause n’est jamais trop longue. On est pas venu là pour dormir. Encore de retour au parc, au milieu de tous ces merveilleux animaux, toujours pas de guépard. Mais sur le chemin du retour on a l’immense chance de tomber sur un groupe de lionnes en train de chasser du pumba. C’est la chose la plus intéressante que j’ai eu à observer même si elles ne sont pas ressorties victorieuses de cette démarche.




De retour au camp pour notre dernière nuit de safari. Je profite à fond de ces températures clémentes, de cette douche chaude et de ce repas alléchant avant d’aller m’emmitoufler dans mes couvertures pour dormir juste devant le portrait de ce que j’ai pu voir pendant ces deux jours.

Jour 4 (dernier jour)
Le réveil est difficile surtout en sachant que c’est le dernier jour. Malgré les très nombreuses heures de route qui nous attendent, Joshua nous propose de faire un dernier passage à Amboseli pour profiter une dernière fois des paysages et des animaux. Nous ne verrons pas Kili, nous ne verrons pas non plus de guépard. Par contre les femelles Autruches nous ferons enfin l’honneur de leur présence.









Un dernier groupe d’éléphant se présente à nous. A l’arrière une doyenne d’un très grand âge passe sûrement ses derniers mois auprès de sa troupe. Elle est bien plus lente que les autres et je sais qu’au moment des grandes migrations, le reste de son groupe ne pourra plus l’attendre et il faudra qu’elle trace seule sa route. Mais ce n’est pas encore tout à fait sont temps. Une des femelle l’attend patiemment pendant que le reste du groupe continue sa route. Elle l’appelle et l’ancienne avance tranquillement vers celle qui pourrait être sa fille/sa nièce/ voire même sa petite fille. Les larmes me montent aux yeux face à la beauté de ce geste pourtant si anodin. Je suis énormément émue. Les larmes coulent sur mes joues et alors que je ne pense pas pouvoir être plus touchée, un des très jeune bébé, probablement à peine un an court vers la doyenne et marche à côté d’elle suivant son rythme pour l’accompagner. Je fond littéralement en larmes à ce-moment précis. Je ne sais pas si c’est uniquement la scène qui s’offre à moi où si c’est également la fatigue accumulée ou les nombreuses émotions de ce long week-end, mais je ne peux rien empêcher. Sur ce merveilleux spectacle nous prenons le chemin de la sortie et passons pour la dernière fois les barrières d’Amboseli.








Le chemin du retour se fait entre routes cabossées, nationales goudronnées, paysages changeant, températures qui augmentent et fatigue intense. L’arrivée à Colobus est silencieuse. Notre tête est remplie de souvenirs et d’émotions en tout genre, mais demain c’est le retour au travail. Nous disons également nos aurevoirs à Anna. Elle part demain matin à 5h pour de nouvelles aventures à Nairobi puis en Tanzanie. J’espère la revoir un jour, c’est vraiment une personne adorable.



Sur ses notes s’achèvent mon périple. Comme je l’ai dis au départ, aucun mot, ni aucune photo ne peuvent décrire ce que j’ai vécu et rendre justice à la beauté des moments passés, mais j’ai quand même essayé de partager cela avec vous.
