16/06 et 17/06

Bon je vais arrêter de vous bassiner avec le fait que je suis fatiguée… Je pense que tout le monde a bien compris l’idée. Aujourd’hui c’est une journée très (trop) riche en émotions. La journée comment avant même d’être réveillée par le départ de Lucia. Son taxi est partie à 6h du matin en direction de Bangkok. Je ne suis pas allée lui dire au revoir une dernière fois. J’avais déjà fait mes adieux la veille. Mais je me réveille quand avec l’idée en tête que ça y est l’une d’entre nous est partie.

En cuisine c’est mission impossible. Le rythme est lent, la motivation est absente et on est très peu à être encore présent. Le retard va être le maitre mot tout le long de la journée. Au petit dej tout le monde est émotionnellement indisponible. Peu de discussion et peu de rire. La matinée se poursuit dans une course contre la montre pour finir à l’heure au déjeuner.

A midi et demi c’est Jiho qui part en premier. Je ne pensais pas être autant émue, mais la voir partir m’a définitivement mis les larmes aux yeux. Cette merveilleuse bénévole sud-coréenne est tellement adorable que je suis vraiment attristée de la voir partir. Elle est d’une telle énergie positive avec un sourire grand comme le monde. C’est attendrissant.

Arrive 13h et alors là c’est larme à gogo. Zoé prend le taxi pour rejoindre son grand-père à Bangkok. Nous voilà en larmes dans les bras l’un de l’autre. C’est vraiment la partie que je déteste le plus dans ce genre d’expérience: les rencontres éphémères. On créée des liens si forts et si rapidement. Le moment des adieux est réellement compliqué.

De retour en cuisine et toujours les yeux remplis de larmes Meg, Grace et Tiw me prennent chacun leur tour dans les bras pour me réconforter.

Le reste de l’après-midi est aussi catastrophique que la matinée. Je me suis coupé l’ongle à la place du concombre, Meg s’est carrément arraché un morceau de l’annulaire, tout le monde est en retard et si c’était pas suffisant, le ciel décide de nous tomber sur la tête au moment du nourrissage des primates ^^’

Mais malgré cette journée plus que catastrophique, tout le monde s’entraide, s’offre du soutient et de la motivation et on arrive finalement à tous s’en sortir de manière assez incroyable.

La soirée se passe de manière tranquille et décontractée. Nous partons pour 7/11 pour aller faire quelques emplètes et je teste pour la première fois le thé thaï. La première gorgée n’est clairement pas ce à quoi je m’attendais, mais au final c’est vraiment très bon. Très sucré, mais très bon. A peine rentrée que je vais déjà dire bonjour à mon lit. Beaucoup trop d’énergie et d’émotions aujourd’hui, je vais (je l’espère) dormir comme un bébé !

Aujourd’hui marque le dernier départ de la semaine 2 avec Maggie. Bénévole chinoise, elle s’en va pour Cha-am où elle va retrouver un autre centre de soins mais pour chats et chiens cette fois. Les aurevoirs sont rapides, on a une longue journée qui nous attend.

Aujourd’hui je suis dans la zone 5 et je retrouve donc Nun. C’est surement l’humain le plus gentil que j’ai pu rencontrer ici parmi les membres du staf (si on retire Tiw et Gate). Il est très attentif et essaie de nous partager de nombreuses choses même s’il ne parle presque pas un mot d’anglais. Google traduction est mon ami ! Je suis en groupe avec Cécilia (bénévole colombienne arrivée la semaine dernière), Carlota (bénévole espagnole arrivée hier) et Gyuri (bénévole coréenne également arrivée hier). Cece (se prononce Sisi) est un peu ma maman toute la journée puisque je passe mon temps à perdre mes affaires et elle prend l’initiative de tout récupérer dans son sac. J’arrive quand même à perdre ma bouteille et mon téléphone deux fois dans la journée. Mais bon, ce que j’ai remarqué depuis que je suis arrivée, c’est que rien n’est vraiment perdu à WFFT.

La matinée se passe extrêmement bien et contrairement à d’habitude, personne n’a perdu de cheveux pendant tout le processus de nourrissage et de nettoyage des gamelles d’eau des gibbons du secteur 5 (ce qui est franchement très rare). Je suis fière de mon équipe!

Les gibbons sont vraiment des primates attachants, mais certains peuvent vraiment très violents. Ils ont de long bras qu’ils sont totalement capable de faire passer à travers les mailles de leur cage et ils sont très territoriaux et pour la plupart agressifs dû à leurs histoires avant WFFT. C’est donc très régulièrement (au moins une fois par semaine) que un ou une bénévole se retrouve avec des cheveux en moins ou des griffures sur les bras après être passé trop près d’une de leurs cages.

Je suis vraiment d’excellente humeur aujourd’hui et pour le coup bien moins fatiguée que d’habitude. Ce qui n’est pas du tout le cas du reste du groupe. Meg est explosée, Orla se retrouve dans l’équipe harvest aujourd’hui (c’est à dire ceux qui vont récupérer les troncs pour les éléphants) et Ambar est également avec la tête dans le cul après le départ de Lucia.

Ma bonne humeur a duré jusqu’au milieu de l’après-midi quand une des bénévoles a simplement décidé d’essayer de toucher absolument tous les animaux présents sur le secteur 5. J’ai honnêtement cru que j’allais l’étrangler ! En sachant que Gate, le matin même, avait fait son speech habituelle sur le « no petting » et « no handfeeding » pour les animaux du centre. J’ai dû lui répeter plusieurs fois de s’éloigner des clôtures électriques, de sortir ses mains de l’enclos des ours pour prendre des vidéos, de ne pas essayer de tendre les mains vers les loutres, mais également de ne pas tout simplement caresser les loris paresseux, qui ont, je le rappelle, une salive venimeuse. A la fin de la journée, j’avais presque envie qu’il lui arrive malheur histoire qu’elle comprenne que c’est des animaux sauvages et pas des chiens !

Du coup ça a détruit mon humeur de la journée et en plus de ça en tant que chef d’équipe j’ai dû aller en parler à Gate alors que je déteste faire ce genre de choses! Ca m’a vraiment soulé ! Et quand en plus je me suis rendu compte que le lendemain je me la tapais encore dans mon équipe sur la zone 1 (alors que c’est la zone que j’aime le moins) honnêtement ça a fini de détruire ma journée.

Bref je suis partie me couchée d’humeur bougon et j’ai laissé les filles profiter de leur début de soirée ensemble histoire de ne pas détruire leur mood également… Pas vraiment hâte d’être demain.