Mes missions au Viet Nam.

Avant de parler des missions proprement dites, il faut que je vous présente un peu la maison des volontaires de CSDS (l’asso vietnamienne). C’est un immeuble situé dans HCMC, haut de 3 étages avec le rez-de-chaussé ou on retrouve la pièce à vivre, la cuisine et la salle à manger, 2 étages de dortoirs (hommes et femmes séparés) et un dernier étage consacré au linge et au stockage de toutes les affaires de CSDS.

Pendant la période où j’y ai séjourné, j’ai habité avec 1 espagnol (Javier), 1 sud-africain (Wynand), 5 danois (Elena, Nadja, Kasper, Morten et Esben), 1 indienne (Shreya), 1 belge (Isa) et 5 français (Thomas, Sixtine, Emma, Aliya, Kathia). On peut également ajouter 3 vietnamiennes (Nhi, Maï et Nanny) qui, sans dormir forcément sur place, font partie de la maison. Cet environnement multi-culturel et vivant m’a ressourcé après les 2 mois en Inde où, finalement, je ne pouvais pas m’exprimer beaucoup car je ne parle pas le Kannada. J’ai donc eu la chance de pouvoir de nouveau communiquer en français et en anglais tous les jours, et je me suis rendu compte que j’en avais besoin.

En discutant avec tous ces gens aux parcours très variés, je me suis rendu compte qu’il y avait plein de missions différentes : l’enseignement de l’anglais, l’aide dans un orphelinat et l’aide dans une pagode pour la prise en charge d’enfants handicapés à cause de l’agent orange dispersé pendant la guerre du Viet Nam. Je n’étais venu que pour l’enseignement, mais je me suis laissé convaincre pour aller donner un coup de main dans ces deux autres missions.

Lorsque je dis « enseignement de l’anglais », c’est un bien grand mot. En réalité, il s’agit principalement de parler anglais avec les étudiants (de 5 à 50 ans) pour qu’ils entendent un accent étranger et qu’ils soient obligés de passer par l’anglais pour communiquer. Bien-sûr, pour trouver des sujets intéressants, on pouvait s’aider de livres qu’ils utilisaient pour apprendre la langue (mon rôle était aussi de les aider en cas de difficultés en grammaire ou en vocabulaire par exemple) et cela a donné lieu à des discution extrèmement enrichissantes dans lesquels on a comparé nos deux pays, la France et le Viet Nam, nos coutumes et nos traditions (notamment culinaires). En fait, cela m’a permis de communiquer directement et simplement avec des vietnamiens de tout age et sur tous les sujets pour vraiment comprendre leur culture et leur mentalité donc ça été une chance inouie de réaliser cette mission.

Je suis également allé 3 fois à l’orphelinat (car je ne donnais pas de cours le mardi et que j’avais pas envie de me retrouver tout seul dans la grande maison). C’était assez impressionnant de voir tous ces enfants (une grosse vingtaine) entre 1 et 5 ans, réunis dans une pièce très sobre et avec peu de jeux, demander des calins en permanence et chercher à nous grimper dessus, parfois jusqu’à 4 en même temps. Tous les enfants étaient très mignons et joueurs bien qu’ils n’aient pas grand chose (quelques canards en plastiques, pour ce que j’en ai vu) et ça m’a touché de voir la dévotion des nannies qui s’occupent d’eux tous les jours, en permanence et dans un vacarme assourdissant (en quittant l’orphelinat, je trouvais le bruit du traffic, pourtant intense, reposant). En y allant j’avais peur de ce que j’allais y voir, mais finalement ça s’est bien passé.

Par contre, à la pagode, ça a été autre chose. J’admire ceux qui y vont tous les jours pour aider car pour moi, ça serait impossible. Je n’y suis allé qu’une fois et voir ces enfants handicapés à cause d’une guerre vielle de 50ans m’a retourné. C’est incroyablement dur de voir des enfants paralysés, inexpressif et incapables de parlé, être nourris à la cuillère d’une sorte de soupe/purée qu’il faut parfois leur forcé à avaler. C’est encore plus dur de le faire. Ce n’est pas traumatisant à en faire des cauchemards, mais j’aurai l’image de cet enfant à qui j’ai du donner à boire à la cuillière en lui essuyant l’eau qui coulait lui dessus car j’avais du mal à viser la fine ouverture de ses lèvres encore un moment. Je n’ai pas pris de photos sur place car je trouvais ça vraiment déplacé, mais il suffit de taper « enfant agent orange » dans google image pour se rendre compte de la force de caractère qu’il faut pour aller à la pagode tous les matins. Heureusement, ces enfants sont encadrés et des choses sont faites pour eux, pour les aider à passer du mieux possible leur courte vie parmis nous.

 

Ces trois expériences, très différentes, m’ont énormément apporté et m’ont fait sortir de ma zone de confort que ce soit en passant du statut d’étudiant à celui de prof, en me confrontant à des enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir des parents ou en observant à quoi ressemblent les dommages colatéraux d’une guerre.

Pour finir sur une note encourageante, sachez que Monsanto (aujourd’hui Bayer, producteur de l’agent orange) n’a désormais plus le droit d’en produire ! Yes !

 

Dans le prochain numéro, je vous parlerai de ce que j’ai fait à côté de HCMC.

Bisous.

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Ho-Chi-Minh-Ville, Vietnam

Bonjour à tous et bonne année !

 

Après environ un mois d’absence, je suis de retour pour vous conter mes aventures en Asie, et cet article est le premier de la série consacrée au Viet Nam.

En effet, du 1er au 21 décembre, j’ai eu la chance de pouvoir vivre au Viet Nam, à Ho-Chi-Minh-Ville (HCMC par la suite), dans la maison des volontaires de l’association CSDS-Saigon. Si je n’ai pas encore écrit sur le sujet, c’est que, contrairement à l’Inde où j’avais du temps pour me poser et écrire (le soir), au Viet Nam, mes soirées étaient plus mouvementées et j’ai lâchement préféré vivre les nuits vietnamiennes que de vous les raconter.

 

HCMC possède plusieurs visages. Par certains aspects, elle ressemble à Bangalore en Inde car, bien que 2 fois plus petite (8millions d’habitants), HCMC possède les même genre d’infrastructure et de climat. On peut y voir par exemple de nombreux scooters, sur les routes ou les trottoirs, parfois à contre-sens de la circulation.. Mais toujours avec un casque. De même, la ville possède de nombreux monuments issue de la colonisation (ici, française) comme le Post Office ou la cathédrale Notre Dame de Saigon. Il est cependant très difficile de traverser les rues à cause de la circulation, si bien que les vietnamiens optent pour « la marche du roi », c’est à dire : la main levée pour stopper voitures et scooters, et avant d’un pas ferme, au mépris du danger.

La ville est extrèmement dynamique. Il y beaucoup de temples et de parcs dans lesquels on peut se retrouver pour faire du sport (au hasard, du badminton) ou discuter avec des amis. Et oui vous avez bien lu, on peut faire du badminton dans les temples et il y a même le terrain tracé sur le sol ! (bon par contre il manque le filet)

Il y a toujours de la circulation et on peut manger à n’importe quelle heure de la street food telle que les Ban Mi (hérité du « pain de mie » français), une sorte de sandwich avec plein de choses dedans (mais jamais les mêmes) ou diverses brochettes de viande. Pour les affamés, il y a même un marché entier dédié à cette cuisine.

Enfin, il y a également HCMC by night. HCMC est une ville très touristique et jeune donc, forcément, une ville festive. Ajouté à cela les prix de l’alcool défiant toute concurrence (une bière en bouteille dans un bar coûte 1euros) et de très nombreux karaoke et autres lieux pour faire fête, et vous comprendrez pourquoi je vous ai abandonné. Plus sérieusement, il y a une immense culture du karaoke qui permet de s’amuser pour un excellent prix (moins de 10euros), et c’est l’occasion d’essayer d’apprendre à prononcer le vietnamien, langue dérivée du chinois dont les 5 tonalitées sur les voyelles changent réellement le sens des mots (voyelle courte, longue, montante, descendante et formant une vague). Mes 5 karaoke en 3 semaines m’ont permis de distinguer ces différentes intonnations, et c’est déjà pas rien.

Tout était donc réunie dans cette ville pour que je m’amuse énormément. Mais je n’ai pas non plus fait que ça !

Dans le prochain article, je détaillerai mon travail sur place en tant que prof d’anglais et les diverses anecdotes que cela à généré.

D’ici là, portez-vous bien.

Bisous

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Les 10 derniers jours à la ferme

Cet article ne contient pas de photos car j’ai eu un soucis téléphone qui fait que je ne peux actuellement pas récupérer les photos de la fin de mon séjour en Inde. Mais rassurez-vous, elles ne sont pas perdues et vous les verrez dans la modification de l’article que je ferai pendant les vacances de Noël.

Ami lecteur, te voilà donc prévenu. L’article d’aujourd’hui risque d’être quelque peu indigeste !

 

Le lundi matin, la dernière ligne droite de mon travail à la ferme a commencé. Tout s’est accéléré dans une grande effervescence due à la fois à mon départ proche, au calendrier agricole et à la mise en production de la nouvelle parcelle de bananiers de plus de 3500 pieds.

Pour plus de clartée dans le récit, je vais donc écrire de manière thématique et non chronologique contraiement à d’habitude.

Tout d’abord, la création d’une nouvelle parcelle.

Suite au labourage et au quadrillage de la friche, nous (les hommes) avons commencé à creuser les trous (sur les croix du quadrillage) dans lesquels viendront se loger les plants de bananiers. Pour cela nous avons utilisé une machine permettant de creuser dans l’argile car les trous doivent avoir une profondeur minimale de 40cm de manière à recevoir suffisamment de fumier pour que le bananier commence rapidement sa croissance. Cependant le sol était tellement dur, que la machine ne permettait pas toujours de creuser le trou, donc avons dû y aller à la pioche sur 25% de la suface (environ).

Lorsque je suis parti, seul un tiers de la surface du champs avait été creusée (1200 trous quand même !). J’avais clairement sous-estimé la difficulté de la tâche, car les vibrations de la machine pourraient donner des courbatures à un haltérophile !

Une fois les 100 premiers trous percés, nous (les femmes et moi) avons commencé à les remplir au fur et à mesure avec environ 10kg de fumier. Pour cela, 2 camions avaient déversé du fumier à la ferme. Pour nous faciliter la tâche, j’ai utilisé le tracteur pour placer des tas aux quatre coins du champs de manière à réduire la distance de transport jusqu’aux trous (parce qu’on remplit 2 trous à chaque voyage… et c’est lourd !)

Enfin, 3 jours avant mon départ, le dimanche, les plans de bananiers sont arrivés sous la forme de moignons (vous pourrez les voir sur la photo quand je pourrai la mettre). Il seront plantés dans une vingtaine de jours, après avoir étés trempés dans une solution enrichie en minéraux et en eau de noix de coco pendant 15 jours puis après avoir séché au soleil pendant 5 jours. La sèche permet au moignon de produire rapidement des racines dans le fumier et la terre (une fois qu’il est planté) pour en récolter les ressources, comme un assoifé se précipiterait vers une source d’eau s’il en voyait une.

En parallèle, la période de récolte s’est presque achevée. Ainsi, est venu le temps de disposer de l’engrais aux pieds des bananiers pour qu’ils produisent plein de bonnes bananes.

Pour cela, les femmes se sont occupées de mélanger les 500kg de fumier nécessaire aux 500kg d’urine de vache séchée (ferme bio), aux 250kg de potasse et aux 250kg d’azote agricole. Pour cela elles ont utilisé des bèches.

Ensuite, sous ma supervision (car il fallait qu’un homme s’assure qu’elles fassent bien le travail correctement, ce ne sont que des femmes #sexisme), elles ont placé 600g de ce mélange à chaque pieds. Rassurez-vous, je m’occupais également de transporter les seaux de 25kg sur les lieux de dépose (je vous ai vu vous lever les défenseurs des droits des femmes). Je n’ai donc pas fait que surveiller, j’ai aussi travaillé.

Cela nous a pris 3 jours de tout vider, mais nous n’avons couvert que la moitié de la ferme, et il va falloir recommencer cela tous les mois, pendant 6 mois, pour que la croissance des bananiers soit optimale.

Enfin, mon départ proche a entrainé deux conséquences majeures : la nécessité de mettre en place rapidement un suivi semi-automatique des opérations réalisées à la ferme (que je terminerai à mon retour en janvier) et le retour de la poisse qui accompagne toujours mes départs vers des destinations inconnues.

Pour le suivis, je me suis occupé de trouver une application smartphone permettant de consigner les dépenses de la ferme par les employés et par le patron, pour éviter les quiproquos d’ordre financiers et une autre permettant de programmer les tâches à réaliser à la ferme en fonction des précédentes (quand traiter, quand mettre l’engrais, quand arroser…). L’idée étant de simplifier la tâche de Vijay qui reçoit actuellement 5 appels de Thomas, chaque jour, pour savoir quoi faire, et quand.

Comme aucun des employés n’est à l’aise pour lire et écrire, je travaille avec des photos pour indiquer quand il faut agir et comment. Ce travail d’organisation sera sans doute terminé par un autre volontaire car cela nécessite de prendre des photos sur un an, pour avoir toutes les étapes de développement des plantes.

La poisse, quant à elle, s’est traduite par de la rouille dans la prise de recharge de mon téléphone, due à l’humidité ambiente. Ainsi, 2 jours avant mon départ d’inde, je me suis retrouvé sans téléphone viable. Trop tard pour le réparer, j’ai voulu en acheter un nouveau, provisoire. Cependant, ma carte Visa n’a pas fonctionné dans les magasins de téléphone de Kollégal. Ni dans les banques d’ailleurs.
Après avoir écummé 3 magasins et 5 ATM, j’ai abandonné en pensant que je pourrai facilement en acheter un à Bangalore car c’est quand même une grande ville…

Si seulement c’était si simple. Cela m’a littéralement pris 4h pour trouver un ATM qui m’autorise à retirer. J’ai essayé 8 banques différentes et seule HSBC a fonctionnée (heureusement !). Et le plus drôle, c’est que ma banque ne sait toujours pas pourquoi ça n’a pas fonctionné avec les autres.

Bref, j’ai finalement pu acheter ce nouveau téléphone juste avant de quitter le territoire indien pour le Viet Nam.

Pour clotûrer ce voyage en Inde (avant de le reprendre en janvier), je veux remercier et féliciter pour leur accueil tous les gens avec qui j’ai travaillé et échangé :Siddema, Mallhama, Djeyema, Sunddrappa, Marie, Bellu, Thomas, Dwarakanath et bien-sûr, Vijay. J’ai passé d’excellents moment avec eux en partageant leur vie. Le caractère à la fois austère et bienveillant que j’ai connu m’a permis de me poser énormément de questions sur le mode de vie que nous suivons en occident et m’a permis de commencer à déconstruire toutes les règles et les à prioris dans lesquels je baigne depuis petit. J’espère, grâce à cela, être capable de ne garder que le meilleur de ma culture initiale et de la leur, que j’ai commencé à comprendre.

Lorsque j’aurai plus de recul sur ce voyage, j’essaierai d’écrire quelles auront été mes conclusions et les changements que j’aurai (ou pas) opérés.

Sur ce, bonne journée,

Rendez-vous pour un prochain article concernant le Viet Nam, pays que je cotoie depuis près de 2 semaines maintenant (oui, oui je sais que je suis en retard ^^’).

Bisous,
Peter

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6e semaine à la ferme- la ferme

Cet article est la seconde partie de « 6e semaine à la ferme – Bangalore ».

Le mercredi matin je suis rentré à la ferme pour reprendre le travail.
Le mercredi après-midi et le jeudi, nous nous sommes occupé de l’entretien classique des bananiers (découpe de surgeons).
Le vendredi, nous avons préparé le terrain en friche pour qu’un tractoriste puisse venir le labourer le samedi. Cela consistait principalement à enlever les dizaines de tuyaux d’arrosage automatique diposés dans le champs. Comme le champs mesure environ 4 ou 5ha, cela nous a pris toute la journée.

Le soir, je suis avec Thomas visiter une pépiniérie de bananier dans le but de négocier l’achat des 3500 plants de bananiers nécessaires pour transformer la friche en champs de bananes. Comme le propriétaire ne parlait pas anglais, Thomas m’a expliqué qu’il avait réussi à faire descendre le prix de 3.5roupies à 3roupies l’unité, soit environ 4c d’euros par arbres…

Ensuite, il m’a emmené chez ses parents pour qu’on essaie d’apercevoir des éléphant sauvages (car il y en a autour du village de ses parents, surtout au crépuscule) mais nous ne les avons pas vu. Et c’est peut être une bonne chose parce qu’il n’est pas rare qu’ils se mettent à charger quand ils voient des hommes. Pour compenser, nous avons grignotté des beignets de piments (qui était sensés être doux).. Ma bouche a trouvé ça bon mais mon estomac a cru que j’essayais de le tuer donc il s’est vengé le lendemain en m’obligeant à aller aux toilettes toutes les heures. Mais ça vallait le coup parce que maintenant je peux dire que j’ai mangé des beignets de piment, et pas grand peut s’en vanter !

Le lendemain, Vjay est venu à la ferme avec son ami Vinay (qui parle français). Si le matin je n’ai pas travaillé pour raisons de santé, l’après-midi, je me suis transformé en expert informatique et j’ai aidé Vijay à réaliser un questionnaire à destination des clients de sa clinique (car il est un genre de kinésitérapeute du dos) dans le but d’améliorer une méthode de soins qu’il a inventé.
Le soir nous avons discuté sur son rooftop de son travail, ce qui m’a amené à passer toute la journée du dimanche à l’interviewer, en angalis, sur son travail et les méthodes qu’il emploie. Je vous tinedrais au courant sur les dates de publication des 9 vidéos quand elles seront disponibles sur Youtube. Je pense que ça peut valloir le coup d’oeuil, que ce soit pour apprendre des choses sur le dos ou pour m’admirer en tant que « Journaliste Freelance en voyage autour du monde pour découvrir des méthodes de soins alternatives ». Un rôle que je n’avais jamais envisagé.

Sur ce, bonne journée !
Peter

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6e semaine à la ferme-Bangalore

Bonjour ! Après 3 semaines d’absence je reviens avec du lourd, puisque vous allez le voir il s’est passé beaucoup de choses depuis mon dernier article 🙂 (c’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas eu le temps d’écrire avant aujourd’hui)

Je vous avais laissé alors que je venais d’arriver dans la ville de Bangalore. J’y ai passé 2 jours, pour visiter un peu la ville et prendre une petite pause après le travail à la ferme.

La première chose qui m’a frappé dans cette ville, c’est une voiture.
Plus sérieusement, c’est le traffic. C’est extrèmement difficle de décrire à quel point c’est le bordel, mais pour vous aidez à visualiser, imaginez une ville 2 fois plus grande que l’agglomération parisienne (18millions d’habitants), dont la moitié des routes ont tellement d’ornières qu’on ne peut pas aller à plus de 30km/h sans creuver un pneu, et sans autre transport en commun que des bus (pas de metro ni de tram). Vous imaginez ? Maintenant, dites-vous qu’en plus, le lundi (mon premier jour sur place), le représentant de l’état du Karnataka auprès du gouvenement (l’inde est un état fédéral, comme les USA, et Bangalore est la capitale du Karnataka) est mort. Comme il faisait parti de l’opposition, presque tous les services publiques étaient en grève pour montrer leur soutien à leur chef disparu.
Ainsi, le traffic était encore pire que d’habitude !

Malgré ça, j’ai pu me balader dans le centre de Bangalore où j’ai découvert divers grands bâtiments emblématiques et religieux de toutes sortes (ici, les églises cotoient les mosquées et les temple indhous sans problème). Cela m’a permis de prendre la pleine mesure mesure de l’impact colonnial anglais sur la ville ainsi que la diversitée incroyable des personnes qui l’habitent.

Pour me reposer un peu de la foule, je suis allé voir un lac situé « en banlieu » de Bangalore. Le contraste entre la cohue du centre-ville et le calme relatif du parc (on en entendait plus les klaxons que les champs d’oiseaux) était saisissant. Voici quelques photos.

Le mardi, je suis allé faire quelques achats dans Commercial Street, histoire de préparer les cadeaux de noël. Pour éviter que je ne me fasse arnaqué, la femme de Vijay, Malika, m’a accompagné.

L’après-midi, je suis parti visiter le musée de l’ingénierie qui est vraiment génial, surtout pour les enfants. J’ai été agréablement surpris de voir que, contrairement aux musées classiques qui se contentent de montrer les diverses machines et expriences, ici, on peut faire soi-même les expériences. Donc, pour la première fois de ma vie, j’ai vu des enfants mort de rire dans un musée, courrir partout, d’expériences en expériences, heureux de découvrir la « science ». Rien que pour ça, ça valait le coup de venir 🙂

Enfin, le mercredi matin, je suis rentré à la ferme, bien fatigué de mon séjour dans l’agitation permanente d’une ville surpeuplée.

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5e semaine à la ferme

Bonjour ou Bonsoir,

Lors de cette 6e semaine passée à la ferme, nous avons terminé de nettoyer tous les champs de bananes. Dans la mesure du possible puisque la récolte n’est pas encore terminée. Il y aura donc encore cette routine à accomplir mais je vais changer de travail, en laissant l’entretien aux femmes (les féministes calmez-vous, c’est pas moi qui ait choisi ^^). Ici, les femmes ne travaillent que lorsque le besoin financier s’en fait sentir (que leur mari ne gagne pas assez) et elles sont payées environ 1/3 du salaire d’un homme, soit 50euros/mois. Elles font un travail moins physique que les hommes, ne participant pas, par exemple, à la récolte qui consiste à transporter des régimes de 80kg sur le dos. Bien-sur, du point de vue du travail, j’étais une femme et bénéficiais du même aménagement qu’elles.

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Mais comme je vous l’ai dit, je vais changer de travail en passant à de la plantation d’arbres. Le propriétaire aimerait transformer sa bananeraie en jungle aménagée, et avec un autre employé, Bellu, nous allons donc planter divers arbre tropicaux comme des santals, des mahoganis, et d’autres espèces (assez chères).

Mais en cette semaine de Diwali (équivalent de Noël pour les Indhous), je n’ai pas fait que travailler. Jeudi, je suis allé vister la ville de Mysore (à prononcer ‘maïssore’) avec Bellu.

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J’ai pu voir le Mysore Palace, un immense chateau extrêmement bien décoré qui fut le lieu de résidence de la dynastie des rois de Mysore pendant plusieurs centaines d’années (même sous la colonisation). Je vous admirer l’architecture à travers les photos, et n’étant pas architecte, je serais bien en peine de vous décrire à quel point ce batiment est impressionnant. Je dirais que le style de décoration ressemble à du baroque (hyper chargé) en très coloré.

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J’ai également visiter le zoo où l’on pet voir environ 180 espèces différentes dont des crocodiles, des ours et un tigre blanc du Bengale, le tout dans un environnement très luxuriant et agréable. Admirez plutôt.

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Enfin, j’ai pu assister à ma première cérémonie indhou comme si j’étais un indhou. Nous sommes allés prier l’idole de la déesse de la pluie , une déesse très puissante à l’origine des moussons. Il était interdit de prendre des photos de la déesse et de toute façon on la distinguait à peine à travers les dizaines de collier de fleurs qui la recouvraient, mais je peux vous que c’était sans doute la première fois de ma vie que je me retrouvais à moins de 10m de 85kg d’or pur.

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Et ce week-end, Vijay et sa famille sont venus à la ferme donc nous avons récolté différents fruits à amener à Bangalore, et nous avons visité les alentours de Kollegal pour donner le surplus de la récolte à des écoles dans le besoin car il y avait trop de papayes pour que tout rentre dans la voiture.

Finalement, je suis rentré avec eux sur Bangalore dimanche soir car je souhaitais visiter un peu cette ville de 18millions d’habitants. Je suis sensé rentrer mercredi matin, donc je vous raconterai tout ça merdredi soir.

Bisous !

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L’inde, terre du veganisme #culturezvous_3

Pour ceux qui ne le savaient pas, l’inde est le lieu de naissance du mouvement Vegan, il y a de cela environ 2000 ans. Cela fait qu’être végétarien est très ancré dans la société. A tel point que même les enseignes de fast food comme Dominos’Pizza proposent 50% de plats végés.

Ceci-dit, beaucoup d’indiens ne sont pas végétariens par choix mais par nécessité.

Il faut savoir qu’en Inde, il possible de vivre normalement avec 5 euros par jours (j’entends par là : manger et se loger). En effet, vous pouvez avoir un kilo de carottes, d’oignons et de pommes de terre pour moins d’un euros (le tout). Le riz ne coutant que 20c le kilos, on peut pas mourrir de faim.
Mais un kilo de poulet, c’est 4 euros. Donc quand on sait qu’une famille dont les deux adultes travaillent gagne environ 170euros par mois (en tout cas à la ferme), on comprend pourquoi beaucoup sont végétariens.

La viande est considérée comme un met de fête et je peux m’estimer chanceux de pouvoir en manger une fois par semaine !

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4e semaine à la ferme

Cette nouvelle semaine est à placer sous le signe de l’imprévu (donc désolé, mais cet article est un peu long^^).

Tout a commencé de manière classique. Le lundi, je suis retourné dans les champs pour continuer à mettre le terrain au propre avec les autres employés. Nous avons fait ça jusqu’au jeudi. Il a continué à faire chaud, mais je commence à m’habituer, et si je transpire comme jamais, c’est sensé éliminer les toxines.. Donc je dois être très sain maintenant !

Le premier imprévu qui est survenu, c’est le mardi soir. En effet, je ne le savais pas mais le 30 octobre est le premier jour d’une fête qui se termine le vendredi 2 novembre (un peu comme en Occident, ici aussi on fête les morts, c’est juste un peu plus long). Je parle d’imprévu car, toute la nuit, un prêtre s’est amusé à chanter dans un micro, et à diffuser dans toute la ville. Résultat, j’ai pas super bien dormi vu qu’il ne s’est arrêté qu’à 6h du matin.Bien-sûr, il a remi ça la nuit du mercredi et du jeudi.

Si l’idée était de réveiller les morts, je pense qu’il a réussi !

C’est donc un peu fatigué que je commençai la journée du vendredi qui était sensée être ma dernière journée de travail avant d’aller visiter Mysore, une grande ville de la région. A 11h, je n’avais toujours pas commencé à travailler, parce que personne n’était venu sur la propriété (c’était étonnant car d’habitude le travail commence vers 9h). C’est là que Thomas, le gérant, est arrivé en scooter pour m’emmener chez ses parents pour manger. J’ai alors compris que je ne travaillerai pas de la journée.

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En fait, durant cette journée du 2 ocobre, il faut jeûner tant que le soleil est dans le ciel, tout en préparant le repas du soir (comme un ramadan d’une journée où on peut boire). J’ai donc participé à cette journée comme un membre de la famille. Nous avons attrapé un poulet (élevé spécialement pour cette journée), puis Thomas l’a saigné, plumé et découpé. Sa femme, Mary, l’a cuisiné, et nous l’avons mangé. Je n’ai pas pu prendre de photo de la poursuite (je ne pouvais pas courrir et filmer !), mais voici des photos illustrant les autres étapes.

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Dans cette journée, j’ai également pu visiter un temple Indhou pendant une célébration (vous avez pu le voir sur Facebook). Dans ce temple, il y a avait entre 3000 et 5000 personnes venues prier diverses divinités et manger du mouton ou du poulet sacrifié en leur honneur. Evidemment, je ne suis pas passé inaperçu. D’autant plus que tout le monde faisait la queue pour saluer les idoles disposées le long des murs… Sauf moi, qui, n’ayant pas le droit de les saluer (seuls les indhous le peuvent), était seul au milieu du temple. Si vous ajoutez à cela le fait qu’un ami de Thomas est un gardien du temple, vous obtenez une superbe attraction pour tromper l’ennuis de la file d’attente : un blanc en train de rire avec un gardien du temple pendant une cérémonie religieuse.

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Devant ce temple il y avait un marché dans lequel j’ai grignoté deux ou trois trucs, car il était 14h et je commençais à avoir faim (et n’étais pas tenu de faire le jeûne).

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Une fois la nuit tombée, nous sommes rentrés à la ferme, mais sur la route, un problème technique est survenu qui nous a bloqué une demi-heure entre un champs de canne à sucre et une rizière. Quand je vous parlais d’imprévus…! Enfin, nous avons pu redémarrer et rentrer. Fianlement, tout s’est bien passé.

Je me suis couché tôt pour être en forme pour visiter Mysore. Mais le samedi il a plu sur Mysore, donc nous avons décalé la visite
. A la place j’ai travaillé, 1h. Oui parce qu’au bout d’une heure de travail, j’ai subi une attaque de fourmies sur tout le haut du corps ! Bilan : environ une cinquante de piqûres qui me grattent affreusement. Et là, vous vous dites sans doute : « Okay cinquantes piqûres, c’est beaucoup, mais c’est un motif suffisant pour ne pas travailler ? » Eh bien oui car il y a un peu de venin dans chacune des morsures et vu la quantité, il a fallu que je surveille ma température tout l’après-midi pour être prêt à partir à l’hopital en cas de mauvaise réaction.

Heureusement, j’ai bien réagit et j’ai pu reprendre le travail le dimanche.

Cette semaine mouvementée s’est achevée sur un orage. Ultime sursaut d’imprévu qui est venu me couper internet à 22h, m’empêchant de publier hier soir ^^

Bref, je pense que la 5e cinquième ne sera pas aussi épuisante. Mais je ne vais pas le parier pour autant !

A bientôt !
Peter

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Rien n’est à jeter dans le bananier ! #culturezvous_2

Si tout est bon dans le cochon, rien n’est à jeter dans le bananier !

Bien-sûr le fruit du bananier est comestible et très bon pour la santé. C’est d’ailleurs le fruit le plus consommé dans le monde, et ce n’est pas pour rien.

Mais réduire le bananier aux bananes serait comme réduire la cuisine française à la raclette ! Il y a d’autres trucs cool comme la fondue par exemple. Pour le bananier, c’est pareil. Par exemple, pour rester dans cuisine, les feuilles de bananiers sont idéales comme assiettes car lorsqu’elles sont « fraiches », elles sont dénuées de tous germes grâce à une propriété antibiotique. Ainsi, dans les restaurants, ne vous étonnez pas d’être servis sur des feuilles de bananier. C’est comme une assiette en carton, en plus cool et écolo !

Mais si les feuilles ne sont plus « fraiches », que faire ? Eh bien, vous pouvez en faire des cordes par exemple. Pour cela, il suffit de prendre une feuille séchée et de ne garder que la tige centrale. Vous avez alors une corde d’environ 1m, souple et résistante (en traction principalement) qui est idéale pour attacher des choses entres-elles (pour les noeuds, faites plusieurs tours pour éviter un cisaillement de la tige).

Le tronc du bananier peut quant à lieu servir de nourrir aux animaux d’élevage. En plus d’être très nourrissant, il est gorgé d’eau.
Si vous le laissez sécher, il pourra également servir de bois de chauffe (mais c’est un peu long).

Bref, vous l’aurez compris, le bananier est un peu le couteau suisse des plantes !

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La culture des bananes : étape 3

Une fois que les bananes ont bien grossi, on peut passer à la récolte. On sait qu’elles sont prêtes à être récoltées lorsque les arrêtes de la peau de la banane sont bien arrondies.

bananes_anglebananes ronde

Il faut les cueillir alors qu’elles sont encore verte pour qu’elles se conservent pendant le transport jusqu’à Bangalore où elles seront vendues. La cueillette est assez difficile car on coupe le régime de bananes en entier, de manière qu’il tombe sur les épaules d’un porteur qui l’amène du bananier au camion.

récolte d'un régime principal

récolte d’un régime principal

Là les régimes sont entreposés en attendant d’être pris en charge par une équipe de coupeurs qui vient sectionner les petits régimes de la branche principale à laquelle ils sont liés (Ca parait compliqué parce qu’on utilise le même môt, régime, pour deux choses différentes. Il un régime principal, voir photo, et le régime commercial que tout le monde connait dans les supermarchés).

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Cette opération est la plus délicate car il faut que le régime commercial soit détaché en conservant sa forme de régime. Si une banane est coupée hors du regime, elle va pourrir très rapidement et est donc non commercialisable.

Ensuite, les petits régimes attendent d’être mis dans des caisses dans un grand bidon plein d’eau pour les rincer de toutes les impuretées (insectes, poussière..). Puis les caisses sont montées dans le camion et elles partent vers d’autres cieux.

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