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Mes missions au Viet Nam.

Posted by on 10 janvier 2019

Avant de parler des missions proprement dites, il faut que je vous présente un peu la maison des volontaires de CSDS (l’asso vietnamienne). C’est un immeuble situé dans HCMC, haut de 3 étages avec le rez-de-chaussé ou on retrouve la pièce à vivre, la cuisine et la salle à manger, 2 étages de dortoirs (hommes et femmes séparés) et un dernier étage consacré au linge et au stockage de toutes les affaires de CSDS.

Pendant la période où j’y ai séjourné, j’ai habité avec 1 espagnol (Javier), 1 sud-africain (Wynand), 5 danois (Elena, Nadja, Kasper, Morten et Esben), 1 indienne (Shreya), 1 belge (Isa) et 5 français (Thomas, Sixtine, Emma, Aliya, Kathia). On peut également ajouter 3 vietnamiennes (Nhi, Maï et Nanny) qui, sans dormir forcément sur place, font partie de la maison. Cet environnement multi-culturel et vivant m’a ressourcé après les 2 mois en Inde où, finalement, je ne pouvais pas m’exprimer beaucoup car je ne parle pas le Kannada. J’ai donc eu la chance de pouvoir de nouveau communiquer en français et en anglais tous les jours, et je me suis rendu compte que j’en avais besoin.

En discutant avec tous ces gens aux parcours très variés, je me suis rendu compte qu’il y avait plein de missions différentes : l’enseignement de l’anglais, l’aide dans un orphelinat et l’aide dans une pagode pour la prise en charge d’enfants handicapés à cause de l’agent orange dispersé pendant la guerre du Viet Nam. Je n’étais venu que pour l’enseignement, mais je me suis laissé convaincre pour aller donner un coup de main dans ces deux autres missions.

Lorsque je dis « enseignement de l’anglais », c’est un bien grand mot. En réalité, il s’agit principalement de parler anglais avec les étudiants (de 5 à 50 ans) pour qu’ils entendent un accent étranger et qu’ils soient obligés de passer par l’anglais pour communiquer. Bien-sûr, pour trouver des sujets intéressants, on pouvait s’aider de livres qu’ils utilisaient pour apprendre la langue (mon rôle était aussi de les aider en cas de difficultés en grammaire ou en vocabulaire par exemple) et cela a donné lieu à des discution extrèmement enrichissantes dans lesquels on a comparé nos deux pays, la France et le Viet Nam, nos coutumes et nos traditions (notamment culinaires). En fait, cela m’a permis de communiquer directement et simplement avec des vietnamiens de tout age et sur tous les sujets pour vraiment comprendre leur culture et leur mentalité donc ça été une chance inouie de réaliser cette mission.

Je suis également allé 3 fois à l’orphelinat (car je ne donnais pas de cours le mardi et que j’avais pas envie de me retrouver tout seul dans la grande maison). C’était assez impressionnant de voir tous ces enfants (une grosse vingtaine) entre 1 et 5 ans, réunis dans une pièce très sobre et avec peu de jeux, demander des calins en permanence et chercher à nous grimper dessus, parfois jusqu’à 4 en même temps. Tous les enfants étaient très mignons et joueurs bien qu’ils n’aient pas grand chose (quelques canards en plastiques, pour ce que j’en ai vu) et ça m’a touché de voir la dévotion des nannies qui s’occupent d’eux tous les jours, en permanence et dans un vacarme assourdissant (en quittant l’orphelinat, je trouvais le bruit du traffic, pourtant intense, reposant). En y allant j’avais peur de ce que j’allais y voir, mais finalement ça s’est bien passé.

Par contre, à la pagode, ça a été autre chose. J’admire ceux qui y vont tous les jours pour aider car pour moi, ça serait impossible. Je n’y suis allé qu’une fois et voir ces enfants handicapés à cause d’une guerre vielle de 50ans m’a retourné. C’est incroyablement dur de voir des enfants paralysés, inexpressif et incapables de parlé, être nourris à la cuillère d’une sorte de soupe/purée qu’il faut parfois leur forcé à avaler. C’est encore plus dur de le faire. Ce n’est pas traumatisant à en faire des cauchemards, mais j’aurai l’image de cet enfant à qui j’ai du donner à boire à la cuillière en lui essuyant l’eau qui coulait lui dessus car j’avais du mal à viser la fine ouverture de ses lèvres encore un moment. Je n’ai pas pris de photos sur place car je trouvais ça vraiment déplacé, mais il suffit de taper « enfant agent orange » dans google image pour se rendre compte de la force de caractère qu’il faut pour aller à la pagode tous les matins. Heureusement, ces enfants sont encadrés et des choses sont faites pour eux, pour les aider à passer du mieux possible leur courte vie parmis nous.

 

Ces trois expériences, très différentes, m’ont énormément apporté et m’ont fait sortir de ma zone de confort que ce soit en passant du statut d’étudiant à celui de prof, en me confrontant à des enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir des parents ou en observant à quoi ressemblent les dommages colatéraux d’une guerre.

Pour finir sur une note encourageante, sachez que Monsanto (aujourd’hui Bayer, producteur de l’agent orange) n’a désormais plus le droit d’en produire ! Yes !

 

Dans le prochain numéro, je vous parlerai de ce que j’ai fait à côté de HCMC.

Bisous.

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