Faraja’s orphanage Part II

Cette deuxième (et dernière 🙁 ) semaine à l’orphelinat est passée à vitesse grand V ! J’ai consacré beaucoup de temps aux « bébés », les autres volontaires préférant je pense les plus grands ce qui me va très bien car ils sont vraiment trop mignons ! Je ne devrais pas, mais j’avoue avoir en plus 4 chouchous, tous en baby class 🙂

Départ de 5 volontaires danoises mardi qui étaient toutes là depuis 3 mois. Les enfants, comme elles, étaient très émus. La peine lors de la cérémonie a ensuite laissé la place à la fête avec musique & ballons gonflables. Forcément les ballons ont été assez vite éclatés et les cris ont commencer à fuser, chacun voulant un ballon ce qui était devenu impossible… Dans la ruée générale les grands ne faisaient pas trop attention aux petits bouts perdus par terre. Une fois dans mes bras et hors de portée des pieds des autres enfants, un ballon à la main, le sourire était réapparu. Cerise sur le gâteau, je maîtrise maintenant le Madison africain 🙂

Petit tour par le playground où les grands ont joué au foot, les bébés garçons couru après la balle sans jamais vraiment la toucher (c’était vraiment très très drôle à regarder) & la majeure partie des enfants est restée avec nous à l’ombre. J’ai eu le droit à de magnifiques tresses africaines faites par les très « délicates » (ironique vous l‘aurez compris) Karen & Nancy. Fort heureusement je n’ai pas eu trop de soucis à les défaire ensuite et retrouver une tête décente.

Journée plus courte mercredi en raison de la visite du village Maasaï. Nous ne sommes donc plus que 3 volontaires étrangères & il y a 2 locaux avec nous, ce qui est assez juste pour s’occuper d’autant d’enfants. Le problème avec les bébés c’est que ne parlant pas anglais (eux pas moi hein 🙂 ) je ne peux pas m’en occuper seule. Après l’hymne chantée quotidiennement, je fus de nouveau assignée à la classe des plus petits.

Le volontaire qui était censé leur enseigner d’habitude n’était pas là, du coup un autre volontaire était avec moi mais ne savait pas du tout quoi leur faire faire. Je proposais donc de leur lire une histoire (Nemo) pour les calmer d’une part car ils étaient très excités mais aussi leur apprendre un peu à être à l’écoute car ils ont beaucoup de difficultés à ne pas être actif plus de 2 min… Je lus donc en anglais & il traduisit en swahili (il a trouvé mon idée très bonne) mais je ne suis pas sûre qu’il ait compris l’histoire… La classe s’écoulait ainsi avec ensuite quelques chansons. Nous nous sommes d’ailleurs aperçus qu’une de leur chanson phare est en anglais mais tellement déformée par les enfants que nous avons mis un peu de temps à le comprendre… Avant le déjeuner nous nous sommes occupées des bobos à qui il faut mettre crème sur le crâne (plein de petits boutons), crème hyper hydratante pour certains, goûtes dans les yeux, les oreilles, chacun a son traitement particulier. Les sessions jeux sont finalement souvent concentrées autour de la balançoire (une chaîne & une corde, pas très safe) et du tobogan. Bizarrement lorsqu’ils sont juste entre eux tout se passe relativement bien mais lorsqu’il y a un volontaire avec eux, ça devient la guerre pour aller sur la balançoire et il faut mettre en place le tour de rôle. Acha & hapana sont les maîtres mots en haussant plus ou moins la voix pour maîtriser ces petits démons. 

 

Je pense leur acheter des balles pour qu’ils puissent faire des jeux tous ensemble & notamment des jeux d’équipe.

Jeudi j’ai pris mon tour de vaisselle, mais ai mal choisi mon jour car elle se fait près d’un point d’eau à l’extérieur et il a plu pendant les 2h qu’il m’a fallu… Ma petite maman aurait été ravie de voir ça, j’entendais toutes les fois (pas si lointaines) où j’ai eu droit à un « prends un parapluie », « ne sors pas comme ça il pleut »… J’étais littéralement trempée des pieds à la tête mais tout a séché relativement vite. La baby class m’attendait ensuite avec le même volontaire qui m’a laissée seule avec tous les petits au bout de 20 min. Pas évident de les occuper ensuite seule & les garder calmes pendant tout le reste du cours (il n’est jamais revenu… 🙁 ). Les plus grands enfants ont demandé à avoir une TV pour regarder les dessins animés & Faraja nous a dit qu’il manquait 3 uniformes pour que certaines aillent à l’école gouvernementale qui est 5 min plus haut. Cette école est gratuite mais pour pouvoir s’y rendre les enfants doivent être équipés d’uniforme payés soit par les parents, soit pas les sponsors. 5 enfants sont concernés et Baraja dit pouvoir payer pour 2. Le prix indiqué par Faraja est de 15 000 shilings (environ 7€) pour la scolarité… Nous sommes donc allés visiter cette école en début d‘après-midi et poser des questions sur le prix. Celui-ci n’était en fait pas du tout de 15 000 sh mais de 94 000 sh par enfant. Je préfère de loin payer pour leur permettre d’aller à l’école que leur acheter une TV…

Les cours dispensés à l’orphelinat ne sont pas suffisants & cela tient parfois plus de la garderie que de la classe. Un membre d’un autre orphelinat est passé ce jour-là et a offert du savon & des jus. Il m’a confié que notre orphelinat était particulièrement démuni & que les enfants avaient beaucoup plus d’aide dans le sien. Cela me donne encore plus envie d’aider ceux de notre orphelinat ! Je me suis déjà attachée à certains, je pense que les quitter demain va être rude !

Vient le dernier jour à l’orphelinat. La journée semblait très bien commencer car nous avions un Dala Dala pour nous toutes seules. Ce luxe n’a malheureusement pas duré car nous avons été transférées vers un autre Dala Dala BONDE !! Il a fallu rester debout, complètement compressées pendant une bonne partie du trajet. Le métro parisien ne me manquait pas pourtant 🙁

Néanmoins, ce petit désagrément a vite été oublié sur le chemin de l’orphelinat. Nous sommes deux à partir ce jour et avons donc acheté : ballons, sucettes, cookies au chocolat, jus de mangue et j’ai également pris des balles pour leur apprendre à jouer selon des règles & en équipe !! Pour l’instant ils ont du mal à ne pas avoir chacun leur balle…

Petit speech de la part de Faraja (directeur de l’établissement) pour me remercier et en profiter pour me dire qu’ils aimeraient acheter deux énormes écrans plats pour les dortoirs & un ordinateur pour les enfants… Je suis assez scandalisée par cette façon de faire. D’une part car je ne pense pas que la priorité soit là quand on voit que les enfants n’ont même pas de vêtements décents (ils ne doivent avoir qu’une ou deux tenues chacun, elles sont trouées ou déchirées et n’ont presque jamais de sous-vêtements), des uniformes pour aller à l’école, suffisamment de livres ou de jeux pour les éveiller. D’autre part, même si je comprends que l’orphelinat ne puisse exister et se développer sans sponsor et qu’il est normale d’indiquer quels sont les projets à venir ayant besoin d’être financés, je pense qu’il y a des façons de faire & que la sienne est très maladroite. Je lui ai donc indiqué que je comptais acheter les uniformes pour deux enfants mais que je ne participerai pas à l’achat d’un écran plat… A sa demande je lui ai également fait quelques remarques sur des améliorations nécessaires. Une fois cela terminé et les soins médicaments apportés à certains, nous avons eu droit à notre « cérémonie d’au revoir ».

Les enfants chantent pour remercier les bénévoles sur le départ, puis chaque volontaire (local comme étranger) dit quelques mots à l’attention des bénévoles. Faraja enveloppe ensuite chaque bénévole d’un drap rose (ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai aucune idée) et transmet un certificat. Beaucoup d’enfants se sont proposés pour me donner mon certificat, mais c’est mon chouchou Abibou qui a été le porteur 🙂

Après avoir également prononcé un discours c’est la session des câlins qui comme d’habitude commence en suivant une ligne et finit en masse 🙂

J’ai été très émue lors de cette cérémonie car très triste de vivre ces derniers moments avec tous ces enfants magnifiques. J’aurais aimé tous les emmener avec moi !! 🙁

Nous avons ensuite distribué cookies, sucettes & jus à chacun avant de faire la fête.

Les enfants étaient aux anges avec les ballons achetés. Je pense que pendant l’1h30 qu’a duré la fête où nous avons dansé, ri, mon sourire ne m’a pas quitté une seule seconde (sauf peut-être pour réconforter les petits en pleurs car n’ayant plus de ballon).

Encore un moment fort & privilégié passé avec eux mais malheureusement l’heure du départ est vite arrivée. Les enfants n’ont d’ailleurs pas tous compris que je ne reviendrai pas et me disaient « à demain » 🙁

Cette expérience a été magique et j’espère avoir apporté aux enfants autant de joie qu’ils m’en ont donné pendant ces deux semaines. C’est terriblement frustrant de se dire que je ne peux pas offrir davantage à tous. Je les quitte avec beaucoup de tristesse mais en même temps énormément de beaux moments en tête & d’espoir pour leur futur. S’ils réussissent à avoir tous des sponsors pour financer leurs études ou le nécessaire pour aller à l’école gouvernementale alors peut-être qu’ils se construiront une belle vie avec la force de caractère & la joie de vivre qu’ils ont déjà aujourd’hui.